Emmanuel Macron a annoncé hier soir de nouvelles mesures pour enrayer la pandémie. Evidemment les entreprises s’y plient. Mais la communication du gouvernement irrite certains dirigeants, comme ceux des casinos...
Que Jean Castex, monsieur déconfinement nommé Premier ministre, n’ait pas téléchargé l'application Stop Covid, par exemple, puis qu’il se trompe et l’appelle Telecovid, ça ne les fait pas du tout sourire les dirigeants de Casino.
Fin octobre, les casinos clôtureront leur exercice 2019-2020 sur une baisse de 25% de leur chiffre d’affaires. Ce sera peut-être encore plus grave selon l'étendue de l'application du couvre-feu. Le groupe Barrière, qui conjugue hôtellerie de luxe et Casino, est à la peine. Le groupe Tranchant, qui avait réussi à passer la crise sans recours au prêt garanti par l’Etat, réfléchit à le demander, tant l’avenir lui paraît incertain. En attendant, il suspend ses projets de rénovation ou d’agrandissement.
L’arrêt des machines à sous, du Black Jack ou de la roulette, c'est un impact important sur l'économie ?
C'est loin d'être négligeable. On peut avoir un jugement moral sur ces activités, c’est d’ailleurs pour cela qu’elles ont des servitudes.
-On ne peut pas ouvrir un casino partout. Seules les villes thermales et les grandes villes ont cette option.
-Ces casinos doivent s’engager à participer à l’animation culturelle de la ville.
- Surtout l’Etat prélève des taxes sur les jeux: les 200 casinos français rapportent un milliard d’euros au niveau national et 300 millions pour les villes.
Pour certaines communes, cette ressource représente plus de la moitié du budget municipal. C’est le cas, par exemple, de la ville de Pougues-les-Eaux près de Nevers, qui devra faire face cette année à un manque à gagner de 550 000 euros. Ce casino emploie 90 personnes. Bercy a promis des aides mais pour l’instant, la maire ne sait ni combien, ni quand.
Ce qui irrite les patrons de casinos c’est surtout la méthode du gouvernement…
Pour eux, les décisions ne tiennent pas suffisamment compte de la réalité de terrain. Prenez l’exemple de trois casinos voisins, ceux de Sète, la Grande Motte et Palavas-Les-Flots. Les deux premiers sont restés ouverts, le troisième a dû fermer, car dépendant administrativement de la métropole de Montpellier, passée en alerte maximale.
Autre exemple: le casino de Saint-Galmier a fermé parce que proche de Saint-Etienne, tandis que celui de Montrond-les-Bains, à dix kilomètres, restait ouvert.
Les casinos contestent donc les arrêtés de fermeture devant les tribunaux. Il y a des procédures dans tous les sens… C’est comme si la décentralisation des décisions revenait à la justice. Un fonctionnement pour le moins inhabituel…
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