Les Herbiers, champion de l'emploi

Aux Herbiers, on ne vend pas son entreprise au plus offrant, on la développe, et on la transmet à ses descendants, ou à des locaux.
Aux Herbiers, on ne vend pas son entreprise au plus offrant, on la développe, et on la transmet à ses descendants, ou à des locaux. ©AFP - FRANK PERRY
Aux Herbiers, on ne vend pas son entreprise au plus offrant, on la développe, et on la transmet à ses descendants, ou à des locaux. ©AFP - FRANK PERRY
Aux Herbiers, on ne vend pas son entreprise au plus offrant, on la développe, et on la transmet à ses descendants, ou à des locaux. ©AFP - FRANK PERRY
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Au printemps dernier, le club amateur s’est hissé en finale de la Coupe de France de football face au Paris Saint-Germain. Tout le monde a salué cet exploit, mais la plus belle performance de cette petite ville de Vendée ne se situe pas sur les terrains de football, mais bien sur le terrain économique.

Les Herbiers c’est un taux de chômage de 4,6 %, record national, 41 % d’emplois dans l’industrie, contre 14 % en moyenne en France, et plus de 130 entreprises industrielles en pleine campagne, à une heure de route de Nantes et d’Angers. 

Alors comment on explique ce petit miracle ? Certains remontent… à la Révolution Française et la guerre de Vendée de 1793, quand les monarchistes de l’Ouest furent massacrés par les troupes révolutionnaires. Depuis, les Vendéens ont appris à ne rien attendre de Paris, si l’on en croit la maire des Herbiers. 

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Autre explication, avancée par deux chercheurs : l’importance de la religion catholique, qui fut pendant longtemps plus implantée qu’ailleurs. A la clé aujourd’hui : une société assez soudée, avec d’un côté des patrons plutôt bienveillants et soucieux de développer l’emploi, et de l’autre, des salariés très engagés dans leur travail et dans la vie locale. 

Ajoutez à cela un petit côté chauvin, qui fait qu’un Vendéen fera toujours travailler son voisin s’il le peut, et vous y êtes presque. Presque, parce qu’il reste un élément central, qui est la structure du capital des entreprises. 

Aux Herbiers, on ne vend pas son entreprise au plus offrant, on la développe, et on la transmet à ses descendants, ou à des locaux. En suivant ces stratégies de long terme, les patrons peuvent innover plus facilement. L’un d’entre eux m’expliquait qu’il se projetait sur son chiffre d’affaires prévu en 2030 pour choisir la taille de la nouvelle usine qu’il va construire !  

Un modèle duplicable ?  

Difficile de parler de modèle, car tout n’est pas parfait. Les salaires sont globalement plus faibles qu’ailleurs, et malgré des difficultés de recrutement, il reste encore plusieurs centaines de chômeurs au Pôle Emploi local. Malgré tout, l’exemple est très intéressant, parce qu’à la base, les Herbiers n’avait aucun atout particulier : pas de métropole à proximité, pas de spécialisation très nette, pas de paysages particulièrement beaux. 

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Il a suffi, entre guillemets, d’une autoroute, de la fibre, d’un dialogue social de qualité, d’élus actifs, et d’entreprises gérées sur le long terme. D’ailleurs, d’autres territoires, notamment en Bretagne, ont des résultats économiques semblables. 

C’est la preuve que le développement économique n’est pas réservé aux villes, ni à la Chine, et que beaucoup de territoires français ont encore tout à inventer.