Orange Bank a été lancé il y a moins d’un an et la filiale connaît un gros passage à vide avec le départ brutal de son directeur général. Olivier Coisne vient de claquer la porte et c’est un très mauvais signal envoyé par l’opérateur télécom.
Par Gilles Fontaine
Olivier Coisne, c’était la véritable caution en ligne d’Orange Bank. C’est un spécialiste de la banque en ligne, il a lancé en France, ING Direct, une marque phare dans le secteur. Et son départ laisse tout le monde dans le flou. On essaye forcément d’en comprendre les raisons. Au mois d’avril, Stéphane Richard avait recruté un autre banquier, Paul de Leusse, venu du Crédit Agricole, pour chapoter l’ensemble des services financiers et donc l’activité d’Olivier Coisne. Apparemment il y a eu de la friture sur la ligne entre les deux hommes.
Mais quel sont les résultats d’Orange Bank ?
C’est très difficile d’avoir des chiffres. On sait que la filiale a perdu 68 millions d’euros au premier semestre. Par contre, impossible de connaître le nombre de clients : ils étaient 100 000 en février. Depuis, silence radio. C’est pas mal 100 000 recrutements en quatre mois, mais les mauvaises langues, les concurrents en vérité, disent que ce chiffre est gonflé par les salariés d’Orange qui se sont subitement convertis à la banque en ligne – ils sont près de 50 000 en France. On se demande si Orange Bank va atteindre son objectif ambitieux : 2 millions d’abonnés en 2020…
Pourquoi les choses ont-elles mal tourné ?
Orange Bank, c’est le chouchou du PDG Stéphane Richard. Cette diversification a donné quelques couleurs à sa fin de mandat, quelques mois avant sa réélection par le conseil d’administration, au printemps dernier. Du coup, on se demande si l’affaire n’a pas été lancée un peu trop vite. L’opérateur télécom comptait notamment sur son réseau d’agences pour attirer des clients. Mais ses vendeurs ont plus l’habitude de ventre des iPhone que de remplir de la paperasse pour ouvrir des comptes en banque. C’est une leçon à retenir, pour Stéphane Richard, qui veut annoncer de nouvelles diversifications dans les prochains mois : dans la banque, Orange se banane.
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