

Le Premier ministre devait présenter demain le plan de relance de l’économie. Un plan de 100 milliards d’euros. Il faudra finalement attendre une semaine de plus pour en connaître les détails. Certains secteurs s’impatientent…
Rien de dramatique, car le plan est prêt. Et ce décalage d’une semaine est un décalage de communication, qui ne devrait pas retarder l’entrée en vigueur des mesures. D’ailleurs plusieurs de ces mesures sont déjà connues :
- la prime de 4 000 euros à 8 000 euros pour l’embauche des jeunes ou d’apprentis, par exemple,
- l'augmentation de 100 euros de l’Allocation de rentrée scolaire.
Le gouvernement a aussi dit qu’il baisserait les impôts des industriels, les impôts de production, en espérant sauver des sites ou obtenir des relocalisations.
Mais tout de même, il aurait été très intéressant de rentrer le plus vite possible dans les détails pour donner des perspectives aux chefs d’entreprises et aux salariés qui voient s’accumuler les plans sociaux : depuis le 1er mars, le ministère du Travail en a enregistré 326, c’est 100 de plus que l’an dernier et ils sont beaucoup plus lourds en effectifs.
Qu’est-ce que le plan de relance peut changer ?
Le plan de relance devrait par exemple donner un coup de fouet à trois secteurs, qui vont donc embaucher : la rénovation énergétique, le transport ferroviaire et la modernisation les réseaux d’eau.
On parle d’une enveloppe de 20 milliards à 30 milliards d’euros pour ces enjeux environnementaux. Plus vite le gouvernement annonce combien il compte effectivement mobiliser et surtout comment, plus vite les appels d’offre - pour renouveler les canalisations, faire des stations d'épuration plus performantes - pourront être lancés et, espérons-le, donner des perspectives d’emplois.
Car relancer la croissance par l’investissement, ce que veut faire le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, c’est très sain, très vertueux, mais cela prend plus de temps qu’une relance de la consommation, par une baisse de TVA par exemple…
Et pour l’instant, c’est encore flou…
Oui et cela génère des inquiétudes. Prenez le secteur du ferroviaire. Le Premier ministre, Jean Castex, a complètement changé de pied par rapport à son prédécesseur : il vante les vertus du fret, des petites lignes, du train de nuit … Il en parle avec conviction. Il veut des investissements.
Mais pour l’instant, il n’a pas donné de chiffres concrets qui permettraient aux acteurs de s’organiser. C’est donc l’inverse qui se produit : la SNCF, avec un résultat en forte baisse, investit moins et risque de ralentir la modernisation de son réseau. L’Allemagne, pendant ce temps, a apporté 6 milliards d’euros aux acteurs du ferroviaire, validés par Bruxelles.
Alors il est peut-être temps de s’habituer aux masques et de commencer à parler d’autre chose…
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