Le gouvernement promet un coup d’accélérateur sur la vaccination. Et la ministre du Travail, Elisabeth Borne, a dit qu’elle était prête à y associer les entreprises qui auront leur place dans cette stratégie comme pour la vaccination contre la grippe. Mais pas tout de suite.
Alors non, pas vraiment. La ministre a dit que "les entreprises qui participent à la stratégie de vaccination contre la grippe pourront le moment venu participer à" la vaccination contre le Covid. Le "moment venu", ce sera "quand on généralisera la vaccination".
Cela veut dire qu’il faut vacciner les 15 millions de personnes vulnérables avant que les entreprises soient "mises à contribution". Mais tout de même, c’est intéressant car cela montre que le gouvernement s’adapte.
Souvenez-vous, en avril, lorsque Veolia et le Crédit Mutuel avaient voulu initier une campagne de tests pour leurs salariés, les ministres leur avaient demandé d’arrêter. Là, on leur envoie le signal de se préparer.
Qu’est-ce qui a changé ?
La ministre... Et l’expérience des masques, qui a montré l’efficacité logistique de beaucoup d’entreprises.
Il y a eu aussi les campagnes de tests organisées par quelques villes, comme Le Havre. Elles ont montré qu’il n’était pas si simple de mobiliser massivement la population. Au Havre, 11% seulement des gens se sont déplacés.
Le taux a été plus élevé dans les deux entreprises qui ont participé avec la ville à l’opération de dépistage en le proposant à leurs salariés : le Port du Havre et Safran.
La campagne de tests chez Safran Nacelles, lancée le 14 décembre comme pour le reste de la ville, a été un franc succès : en moins d’une heure, une centaine de salariés étaient inscrits. 350 personnes ont été dépistées, soit 21% de l’effectif - deux fois mieux que la moyenne - et cela aurait pu être plus : il y avait de la demande de la part des salariés.
Et qu’en pensent les entreprises et les syndicats ?
Ils sont plutôt partants et demandeurs, d’après Elisabeth Borne. Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, lui aurait même parlé de l’exemple d’Israël. Dans ce pays qui vaccine à toute vitesse, les centres qui font les injections ont la possibilité, s’ils leur reste des doses de vaccin - si toutes les personnes ne sont pas venues aux rendez-vous planifiés par exemple - de proposer aux entreprises à proximité d’envoyer leurs salariés. Cela se fait en fin de journée. Avec ceux qui sont proches de 60 ans de préférence.
Les syndicats de salariés, eux, pensent qu’ils peuvent avoir un rôle de pédagogie et de sensibilisation. Ce sujet, qui relève de la prévention, est d’ailleurs l’un de ceux que syndicats et patronat ont abordé dans l’accord sur la santé au travail signé le 9 décembre et qui va faire l’objet d’une loi.
Bien sûr, cela se passe sur la base du volontariat, dans le respect du secret médical. Tout le monde attend maintenant “le moment venu”.
L'équipe
- Production