

L’Autorité de la concurrence préconise de libéraliser la vente des médicaments. Dans sa note, elle recommande la vente en grandes surfaces et en parapharmacies de médicaments sans ordonnance, comme le Doliprane ou le Fervex et d’autres produits comme les lecteurs de glycémie.
Cette libéralisation très encadrée imposerait en outre aux enseignes la présence d’un pharmacien. L’Autorité de la concurrence prend également bien soin de proposer quelques avantages aux pharmaciens. Elle préconise d’autoriser les officines à faire de la publicité sur les médicaments qui ne sont pas sous monopole. Elle propose aussi d’étendre leurs missions, au dépistage de certaines maladies, ou à la délivrance en urgence de médicaments sous ordonnances comme la cystite ou les angines. Pour mémoire, en 2014, l’autorité avait fait cette proposition de libéralisation au ministre de l’Economie, un certain Emmanuel Macron, qui ne l’avait pas retenue. Rien ne dit que l’exécutif changera d’avis.
Introduire de la concurrence est une stratégie très positive pour les consommateurs et les pouvoirs publics
Dans les pays qui ont autorisé la vente de médicaments sans ordonnance hors des seules officines, les prix des produits ont baissé de 10 à 15%. Quelques euros par-ci par-là, c'est un peu de pouvoir d'achat récupéré au profit du plus grand nombre. Les Français le savent et l'apprécient. Ensuite, pour l’exécutif, c’est aussi un bon moyen de redonner un peu de pouvoir d’achat sans détériorer les finances publiques. Et avouons que c’est plutôt astucieux, alors que les caisses sont vides et que le gouvernement rencontre les plus grandes difficultés à financer les 10 milliards d’euros qui ont été distribués en fin d’année dernière.
Pas sûr que les pharmaciens acceptent si facilement de perdre leur monopole…
La plupart d’entre eux ne veulent pas entendre parler de libéralisation. Pas plus que Bouygues, SFR et Orange ne voulaient en 2012 d’un quatrième opérateur mobile au motif que cela allait être une catastrophe industrielle. Et pourtant, les rois des télécoms sont toujours là, et la facture moyenne mobile de leurs clients a été divisée par 2, ce qui représente 250 euros de pouvoir d’achat en plus chaque année. Introduire de la concurrence, c’est payant pour les consommateurs, mais nécessite beaucoup de courage politique pour résister à la colère de ceux qui défendent à tout prix leur rente.
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