Le début du quinquennat Macron sera marqué du sceau du libéralisme, 2018, en revanche, devrait être l’année du virage à gauche.
Par Jannick Alimi
Jusqu’à présent, pour la plupart des citoyens et des observateurs, Emmanuel Macron fait une politique de droite, il serait même le « président des riches ». Mais 2018 s’annonce plus équilibrée, plus sociale même, à tel point que certains pontes du PS considèrent, mais sans le crier trop fort, qu’à moins d’un élément fortuit, il n’y aura aucune mobilisation digne de ce nom contre la politique gouvernementale jusqu’au moins les européennes. Voire après.
Mais pourtant, l’Insee prévoit une baisse importante du pouvoir d’achat l’an prochain. Sans entrer dans la méthodologie de l’Institut national, la plupart des experts estiment, en fait, qu’il y aura peu ou prou un maintien du pouvoir d’achat. Et puis, les grandes réformes, l’apprentissage, l’indemnisation chômage et la formation professionnelle, même si on n’en connaît pas encore les modalités, devraient être finalisées. Enfin, il y a le projet de loi Le Maire sur les entreprises dont on parle peu encore mais qui a notamment pour but, excusez du peu, d’introduire autre chose que le profit dans les missions d’une entreprise.
Ce texte est très attendu par la plupart des syndicats et même Benoît Hamon reconnaît dans la coulisse qu’il s’agit d’un projet « très intéressant ». Et ce virage s’il est bien négocié aura bien sûr des conséquences. On avancera peu à peu vers les élections européennes et municipales de 2019 et de 2020 et ces touches sociales, espère-t-on à Matignon et à l’Élysée, auront des effets positifs sur un électorat populaire et issu des classes moyennes. Surtout, si l’on ajoute la mise en place début 2019 du prélèvement à la source qui, comptablement, fera que 2018 sera ce qu’on appelle une « année blanche » c’est à dire que les revenus perçus cette année ne seront pas imposables. Ou alors à la fin de notre vie.
Si le début du quinquennat a fait éclater la droite et Les Républicains, l’année qui s’annonce, en tout cas si elle se déroule selon l’agenda de Macron, devrait provoquer un autre accident industrialo-politique, l’implosion de ce qui reste du PS et le ralliement d’une partie des socialistes à la majorité présidentielle. La question n’est pas si mais qui franchira le Rubicon le premier…
L'équipe
- Chronique