En off, quasiment tous les ténors ont fait une croix sur la présidentielle, qui devait être l’élection imperdable.
Par Nathalie Schuck.
A droite, la plupart des leaders avouent en petit comité que, sauf miracle, c’est fini, foutu, terminé! Ils ne croient plus à la victoire. Jusqu’à hier soir, ils avaient encore un minuscule espoir de sauver les législatives si Fillon lâchait au profit de Juppé. Mais là, avec le maintien du mal nommé « Courage Fillon », ils commencent carrément à se dire que Marine Le Pen peut être élue présidente et finir en juin avec plus de députés que les Républicains… Un ancien ministre me disait en frémissant : « Il paraît que des projections donnent 80 à 110 députés au FN ! » Et je ne vous parle pas de ce député LR, en campagne pour sa réélection, qui s’amuse à décrocher son téléphone en chantant : « Et maintenant, que vais-je faire ? De tout ce temps, que sera ma vie ? » Et le même ajoute : « Les législatives, ça va être une boucherie... »
Mais, comme dans toutes les crises, certains y trouvent leur compte, et notamment la génération des quinquas ou quasi, qui essaient tant bien que mal de placer leurs pions au milieu du marasme. Foutu pour foutu, chacun y va de sa petite stratégie pour continuer à exister. Prenez Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, ils jouent ouvertement Matignon. Bon, on ne sait plus trop s’ils roulent pour Juppé ou pour Fillon, ça dépend des jours, voire des heures. Comme dit un cadre LR : « il faut avoir les adducteurs assez souples ». Mais si la droite perd, ils sont à la tête d’immenses régions qui pourront leur servir de tremplin pour 2022. Et François Baroin, que faisait-il au Trocadéro ? C’est un député LR qui donne la réponse : « Lui, si Juppé gagne, il est tricard cinq ans ».
Et du côté des quadras, il y a le cas Laurent Wauquiez. Lui non plus, rassurez-vous, il n’oublie pas ses intérêts : pendant que les caméras sont braquées sur le psychodrame Fillon, il essaie de faire un discret hold-up sur le parti. Il a fait coup double la semaine dernière : il a carrément demandé les clés à François Fillon et Nicolas Sarkozy. Ceinture et bretelles, comme on dit. Comme le résume un élu PS : « C’est la stratégie Jean-Claude Dusse, sur un malentendu, ça peut marcher ». NKM, elle, reste loin de ce bazar. Son but, c’est de préserver ses chances d’être candidate en 2022. Bref, à droite la relève sera dignement assurée.
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