Alors que Jean-Luc Mélenchon tente de réunir les signatures en faveur d’une motion de censure contre la réforme des retraites, le parlement va être le théâtre d’un nouveau bras de fer.
Ce sera un face à face entre deux des trois personnages les plus importants de la République, Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale et Gérard Larcher, son homologue au Sénat. On avait assisté jusqu’à présent à l’opposition entre l’exécutif et les syndicats, les syndicats radicaux contre les réformateurs voire à un conflit au sein même de l’exécutif et, même s’ils s’en défendent, entre le Premier ministre et le chef de l’Etat.
A partir du 17 février, c’est l’Assemblée nationale qui lancera la procédure législative qui devrait déboucher avant l’été. Pendant plusieurs mois, les Français assisteront ainsi, par députés et sénateurs interposés, à la lutte entre deux poids lourds de ce début de quinquennat, le très macroniste Richard Ferrand, à la culture et aux origines socialistes toujours revendiquées et Gérard Larcher le gaulliste, ténor de l’opposition LR.
Faut-il s’attendre à des étincelles ?
Quand Gérard Larcher stigmatise la « faute originelle » de la réforme. Quand il attaque le Premier ministre et Emmanuel Macron pour ne pas avoir « assuré l’équilibre financier des régimes, gage de la confiance de nos concitoyens dans la pérennité du système ». Quand le président du Sénat, qui aujourd’hui est l’un des seuls au sein des LR à avoir un tel pouvoir d’estrade et d’opposition, explique que « les Français avaient compris qu’on ne leur disait pas toute la vérité ». Alors oui, le débat devant le Parlement s’annonce musclé.
Face à lui, Richard Ferrand défendra bec et ongles, cette réforme. Mais pas n’importe laquelle. Il est intervenu la semaine dernière pour suggérer à l’exécutif de lâcher un peu de lest sur l’âge pivot. Le fer, Ferrand le macroniste de gauche le croisera avec Larcher, l’opposant de droite. Richard Ferrand laissera probablement passer des amendements « sociaux » tandis que Gérard Larcher se fera un devoir rappeler les impératifs financiers.
Un dialogue de sourds en perspective, mais un dialogue républicain quand même
A Emmanuel Macron de réussir la synthèse entre les deux visions des deux incarnations du pouvoir législatif. A lui de faire en sorte que son « en même temps » se concrétise. C’est à ce prix qu’il peut conserver l’électorat de droite qui le soutient depuis les législatives et les Européennes, c’est à ce prix qu’il peut sortir de la crise sociale et espérer que ses effets ne se fassent pas sentir jusqu’en 2022.
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