Le discours, d’une certaine manière, c’est un petit peu l’exercice préféré d’Emmanuel Macron. Et ce pour une raison simple, c’est que c’est à la croisée de tous les chemins qu’il aurait rêvé d’emprunter.
Adolescent, il adorait faire du théâtre, et il s’imaginait devenir comédien. Aujourd’hui, on lui reproche souvent de surjouer, justement, lorsqu’il est à la tribune.
Ensuite, lorsqu’il était jeune adulte, c’est dans les habits d’écrivain qu’Emmanuel Macron se serait bien vu… Et à défaut, il ne peut pas s’empêcher, aujourd’hui, de mettre son nez - et surtout son stylo, en réalité - dans absolument tous les projets de discours que lui soumettent ses différentes plumes.
Emmanuel Macron, comme ses prédécesseurs ne rédige pas ses discours
Ça dépend parce qu’il y en a certains, ceux qui sont les plus importants à ses yeux, qu’Emmanuel Macron peut travailler pendant plusieurs jours. Et qu’il écrit presque intégralement tout seul. Ça a par exemple été le cas pour certains hommages très personnels, ou pour certaines cérémonies très symboliques.
Mais depuis son élection, Emmanuel Macron a prononcé, vous vous en doutez, plusieurs centaines de discours. Environ 100 chaque année. Et donc non, je ne trahis pas un secret en vous avouant qu’il ne les écrit pas tous lui-même.
Il a pour cela ce qu’on appelle des "plumes". C’est-à-dire qu’il y a quelques personnes - en général pas beaucoup - qui soumettent des trames au conseiller discours. Et le conseiller discours, ensuite, c’est lui qui échange directement avec le président.
Pendant toute la première moitié du quinquennat, cet homme de l’ombre ça a été Sylvain Fort. Et depuis début 2019, c’est Jonathan Guémas, un jeune trentenaire, Normalien, venu de chez Gérard Collomb qui a pris le relais.
Et entre eux, ça fonctionne bien ?
Écoutez on dirait bien. En tout cas ils se sont assez vite trouvés sur un constat. C’est qu’Emmanuel Macron avait tendance à faire des discours trop longs, et qu’il y avait urgence à raccourcir. Alors certes, au début du quinquennat, il fallait prendre le temps de présenter les grands plans, d’installer les enjeux des cinq années à venir. Et puis il fallait satisfaire la pensée "complexe" du jeune président.
Mais aujourd’hui, Emmanuel Macron l’avoue, il en a "marre" des longs discours auxquels personne ne retient rien. Et c’est pour ça qu’à l’avenir il a décidé de renouveler régulièrement l’exercice des Mureaux, à savoir un discours assez bref, suivi d’une conférence de presse avec les journalistes. C’est vous dire comme il a changé…
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