Dans les coulisses de la « déprimaire »

Benoît Hamon, arrivé en tête du premier tour de la "Belle Alliance Populaire" le soir du dimanche 22 janvier.
Benoît Hamon, arrivé en tête du premier tour de la "Belle Alliance Populaire" le soir du dimanche 22 janvier.  ©AFP - Irina Kalashnikova/Sputnik
Benoît Hamon, arrivé en tête du premier tour de la "Belle Alliance Populaire" le soir du dimanche 22 janvier. ©AFP - Irina Kalashnikova/Sputnik
Benoît Hamon, arrivé en tête du premier tour de la "Belle Alliance Populaire" le soir du dimanche 22 janvier. ©AFP - Irina Kalashnikova/Sputnik
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Après le premier tour de la primaire, hier soir, c'était carrément la gueule de bois.

Par Nathalie Schuck

« Camba, il devrait quand même boire un coup, pour oublier... »

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Une figure du parti, sous couvert du plus strict anonymat me disait « Est-ce que vous pouvez m'expliquer comment on passe de 400.000 votants à midi à un million à 17h et 2 millions à 23h ? Il y a eu une tricherie monumentale ! » Alors j'ai fait le calcul : hier soir à 23h, le total temporaire des bulletins de vote dépouillés atteignait 1,1 million de voix, très loin des 2 millions évoqués.

Une autre question tracassait les élus : le PS va-t-il passer l'hiver ? Un très proche de François Hollande me confiait, totalement consterné : « C'est la fin d'un cycle. Il faut tout reconstruire ». D'autres prenaient l'exemple, terrible, du Parti travailliste britannique, qui avait mis la barre à gauche toute après sa lourde défaite face à Margareth Thatcher aux élections de 1979. Résultat : 15 ans de purgatoire dans l'opposition. Un cadre du PS me disait hier soir : « Hamon, c'est le scénario catastrophe, on va en prendre pour vingt ans ! »

Du côté d'Emmanuel Macron, le chouchou des sondages, on n'a pas dit un mot hier, rien, silence total ! Mais devant des proches, il a eu ces mots, cinglants : « C'est bien la preuve qu'il ne fallait pas aller à la primaire ! » Et quand on interroge ses fidèles, c'est carrément saignant... Le Parti socialiste ? Mort, enterré, dix pieds sous terre ! Un de ses fidèles propose même de rebaptiser cette compétition « la déprimaire », c'est bien trouvé, et lance, sur le ton de l'oraison funèbre : « C'est la fin d'un monde politique, la fin d'un personnel politique ».

Jean-Christophe Cambadélis avait promis de se saouler si plus de 3 millions de Français venaient voter. Raté. Du coup, un socialiste me disait en rigolant :

Il faut dire que personne n'est ravi de cette participation, qui devrait atteindre péniblement 1,5 million de votants, et sans doute pas 2 millions comme le claironnent de hauts responsables du PS. Mais au-delà des petites blagues, je peux vous dire que certains élus sont très inquiets. Sous couvert de off, certains ténors évoquent même de possibles « tripatouillages » pour gonfler la participation.

Mais la palme de la vacherie va quand même aux amis de Jean-Luc Mélenchon. Comme dit son porte-parole Alexis Corbière, « le PS perd décidément toutes les élections, même celles qu'il organise ».

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