L’été 2018 aura été calamiteux pour le président de la République. Beaucoup moins pour le Premier Ministre qui, hier, dénouait le nœud gordien du prélèvement à la source.
La cote de popularité du chef de l’Etat et de son Premier ministre évoluent depuis le début du quinquennat dans le même sens. Les sondages en baisse régulière depuis quelques mois ne font pas de différence entre les deux têtes de l’exécutif. Il n’empêche ! De cet été, il ressortira que l’étoile de l’ex député Républicain de Seine-Maritime a moins pâli que celle du président. L’Affaire Benalla n’a pas touché frontalement le patron de Matignon. Pire ou mieux ! Il n’y a bien que lui, dans le désert des tartares ministériel et en plein désarroi de la majorité parlementaire, qui ait, comme on dit, «assuré ». Sa «réponse » aux deux motions de censure a pris des allures de déclaration de politique générale. Il a défendu avec une précision juridique et une conviction politique, son gouvernement et l’Élysée.
Deux hommes sur la même ligne ?
C'est un couple sans histoire qui dirige la France et ce serait bien la première fois sous la Vème République. Prenez le prélèvement à la source, vous pensez que c’est du niveau d’un président que de se saisir du dossier, jeter dans la confusion son gouvernement, Edouard Philippe, et l’opinion publique puis de trancher ? L’hypothèse Cohn Bendit ? C’est Christophe Castaner et Benjamin Griveaux qui l’ont chuchotée à l’oreille de Macron. Pas le Premier ministre...
Edouard Philippe reste la caution de droite de Macron
Vu son étiquette de « président des riches », Macron en a-t-il vraiment besoin ? Oui, car Philippe dehors, c’est tout ce pan de l’électorat qui a permis au chef de l’Etat d’emporter les législatives, qui risque de le lâcher. C’est pour cette raison que le « 80km/h », cher au Premier ministre, a été validée malgré l’opposition de Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur. Mais attention ! Édouard Philippe, en politique avisé, cultive ses réseaux. Dans les territoires, notamment. Officiellement, pour préparer les municipales, avec des maires comme celui de Toulouse. Macro-compatibles mais surtout Philippo-compatibles. Au cas où, à la faveur d’un remaniement de fond, avant les municipales, on ne lui désigne la «sortie. » Edouard Philippe, Macron compatible, mais jusqu'à quand ?
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