

On a beaucoup dit qu’Emmanuel Macron était en train d’installer son pouvoir, d’imprimer son style. Ce n'est pas fini.
Comment moderniser les interventions présidentielles ?
Pour se démarquer des présidences de François Hollande et de Nicolas Sarkozy, il reste encore beaucoup de symboles à utiliser. Prenez les interventions rituelles du président de la République par exemple. Il y en a deux dans l’année : le 14 juillet pour la fête nationale et le 31 décembre pour les vœux aux Français. Depuis dix ans, à peu près tout a été tenté pour essayer de moderniser ces interventions un peu désuètes.
Pour le 14 juillet : interview à l’extérieur de l’Elysée, c’était François Hollande à l’hôtel de la marine au début de son quinquennat.
Pas d’interview du tout, c’était Nicolas Sarkozy, pareil, au début de son mandat.
Changer les journalistes, changer de pièce à l’Elysée, François Hollande a même essayé l’interview dans le jardin pour, au bout du compte, pas grand-chose.
Au passage, je vous épargne la liste des tentatives d’innovation pour les vœux aux Français.
Du coup, chez Emmanuel Macron, on commence à réfléchir à la question de, je cite un conseiller de l’Elysée, «la nouvelle grammaire des relations entre le président de la République et les médias ».
Et ce n’est pas simple. Peut-être même encore plus compliqué avec Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron, "casseur de codes"
L’un des moteurs de son ascension express, ça a été de « casser les codes ». Casser les codes de la politique, de la communication, de l’élection présidentielle. C’était un de ses arguments de vente si l’on peut dire.
Or à l’Elysée, Emmanuel Macron se retrouve prisonnier d’un protocole extrêmement codifié dont il est difficile de s’extraire, la cérémonie de passation de pouvoir l’a montré. Du coup, comment faire ? C’est simple, en jouant sur les symboles.
Le portrait officiel du président
Et il y en a un dont on va parler assez vite, c’est le portrait officiel, celui qui se retrouve accroché dans toutes les mairies et dans tous les bureaux des palais de la République. Pour le président, c’est l’occasion d’envoyer un message. François Mitterrand devant la bibliothèque de l’Elysée : le président littéraire. Jacques Chirac et François Hollande dans les jardins : pas enfermés dans le Palais. Nicolas Sarkozy avec un drapeau français et un drapeau européen : une première.
Le portrait officiel, c’est avant tout un message. Alors pour Emmanuel Macron, l’idée un moment évoquée de faire une photo « transgressive », de casser les codes donc. Mais elle a été écartée, ou du moins tempérée puisque l’on promet maintenant quelque chose qui ne sera « pas traditionnel ».
D'autres symboles
Pour le 14 juillet, il réfléchit à l’idée de rétablir la fameuse garden party de l’Elysée, supprimée par Nicolas Sarkozy sur fond de crise économique.
« Une vrai question » dit-on, même si la décision n’est pas prise et que ce n’est vraiment pas l’urgence du moment. Il y a aussi la question, essentielle, des vacances et notamment celle de savoir si Emmanuel Macron ira les passer ou pas au fort de Brégançon, un lieu auquel peu de présidents ont échappé jusqu’ici.