Emmanuel Macron n'a plus l'amour du risque

Emmanuel Macron, président de la République
Emmanuel Macron, président de la République ©AFP - CHRISTOPHE SIMON / POO
Emmanuel Macron, président de la République ©AFP - CHRISTOPHE SIMON / POO
Emmanuel Macron, président de la République ©AFP - CHRISTOPHE SIMON / POO
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C’était pourtant son ADN, lui l’ex-ministre rebelle, candidat à la présidentielle au nez et à la barbe de l’un de ses mentors, François Hollande. Il aimait "prendre son risque", c’était même l’une de ses expressions préférées.

Puis les crises, dont la pire, celle du coronavirus, sont passées par là et voilà le chef de l’état qui entame une période non pas d’ultra-présidence mais d’ultra-prudence, en mode Chirac.

On en a une preuve aujourd’hui. Au moment où je vous parle, on devrait être sur le point de découvrir la présentation du plan de relance à 100 milliards d’euros. 

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Histoires économiques
2 min

Vendredi, Jean Castex avait fait le déplacement à Brégançon pour en peaufiner les derniers détails. Mais samedi, rétropédalage, Emmanuel Macron a changé d’avis. 

Le plan de relance est reporté à la semaine prochaine et aujourd’hui, c’est journée Coronavirus, avec conseil de défense consacré aux protocoles sanitaires dans les entreprises et les établissements scolaires pour la rentrée. 

Pourquoi un tel revirement ?

A ce stade, Emmanuel Macron marche sur des œufs. Il ne veut plus brusquer les Français. L’avez-vous remarqué ? Nous avons vécu un été sans petite phrase polémique ! 

Il a également vu que nos concitoyens placent désormais au premier rang de leurs inquiétudes l’urgence sanitaire largement devant l’urgence économique, alors que septembre s’annonce pourtant meurtrier sur le plan social. 

Le président va donc s’appliquer à rassurer. Et la priorité des priorités, c’est bien entendu la rentrée scolaire. 

Selon un sondage Ifop paru dans Le JDD, un tiers des parents d’élèves craignent d’envoyer leurs enfants à l’école, c’est considérable ! 

C’est bien pour cela que le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer reçoit les syndicats à la chaîne cette semaine. 

Au passage, le premier ministre Jean Castex, ex-monsieur déconfinement, très occupé à faire des images pour les chaines d’infos cet été aurait pu anticiper ce sujet, la date de la rentrée étant par essence connue très longtemps à l’avance…

Comment le gouvernement va-t-il désormais arbitrer entre l’urgence économique et l’urgence sanitaire ? 

Bruno Le Maire affirmait hier que le gouvernement mettait les deux urgences au même plan. 

En réalité, ce sera le dilemme permanent de l’exécutif tant que durera la pandémie. 

On le sait, le penchant naturel du chef de l’Etat serait plutôt de chercher à apporter des réponses sur le plan économique. 

Mais il s’applique désormais avant tout à gérer les peurs des Français, conscient que le compte à rebours de la présidentielle, dans seulement 20 mois, est lancé. 

Et la peur du moment, c’est bien celle du retour de la Covid.