Ferrand - Larcher, les meilleurs ennemis du monde

France Inter
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Richard Ferrand devrait être élu cet après-midi à la présidence de l’Assemblée nationale. Tout semble l’opposer à Gérard Larcher, son homologue au Sénat... Mais rien n’est jamais sûr en politique.

Tout les sépare mais en apparence seulement. C’est vrai, que par leurs itinéraires, leurs convictions, le rôle politique qui est le leur, au Perchoir de l’Assemblée, ou sur le plateau du Sénat, les deux hommes seront comme des chiens de faïence qui aboient voire se mordent l’un l’autre. En outre, Richard Ferrand est l’un des plus anciens grognards d’Emmanuel Macron. Gérard Larcher, lui, est un membre critique mais fidèle des Républicains. Il incarne, à la tête du Sénat, tenu par la droite et les centristes, l’une des oppositions les plus crédibles au chef de l’Etat. D’ailleurs, la commission d’enquête sur l’affaire Benalla, elle sévit où ? Au Sénat ! Tout un symbole…  Richard Ferrand, une fois président de l’Assemblée, devra, avant d’être macronien, défendre l’équilibre des pouvoirs entre le législatif et l’exécutif entre, la majorité et l’opposition. Gérard Larcher, lui, a toujours été l’homme du compromis. La semaine dernière, lors de sa rentrée, après  des propos liminaires plutôt offensifs, il s’est quasiment proposé  pour être le médiateur entre Macron et les collectivités locales, sur la Nouvelle Calédonie, avant le referendum de novembre. Et il a même fait comprendre qu’il serait prêt à mettre de l’eau dans son vin sur la réforme des institutions contre laquelle le Sénat est vent debout. Si cette réforme voit un jour le jour.  

Pourquoi une telle convergence ?   

Parce que Richard Ferrand, marqué du fer rouge de la macronie et entravé par l’enquête judiciaire sur les Mutuelles de Bretagne, doit, plus que ses prédécesseurs, être au-dessus de tout soupçon. Il devra donc incarner plus que tout autre l’indépendance de l’Assemblée. Et il sait que ce sera toute la noblesse de sa tâche. Gérard Larcher, lui, pétri de culture gaullienne est en alerte face à la montée des extrêmes en Europe. « Je ne veux pas me réveiller italien », ne cesse-t-il de clamer. Et face à un tel danger, il préfèrera Macron l’Européen plutôt que ceux de sa couleur politique qui seraient tentés par les sirènes de Victor Orban. Un tel rapprochement, il le ferait en toute âme et conscience !

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