François Kalfon, le nouveau bras droit de Montebourg

France Inter
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Par Marcelo Wesfreid

Le nouveau directeur de campagne d'Arnaud Montebourg, François Kalfon, a le sourire. Et c'est peu dire. Il a lu de très près le journal Le Monde, hier qui a sorti un sondage, avec un panel géant de 20000 personnes.

Bilan : en ce qui concerne la primaire de la gauche, Montebourg cartonne. Non seulement, il arrive loin devant devant son rival Benoît Hamon. Mais en plus, au second tour, il est à touche-touche avec Hollande.

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Bref, François Kalfon, avec qui j'ai pris un café, ne tenait plus en place. Il répétait :

Ça y est, Hollande est dans la nasse, il ne s'en sortira pas.

Sympa, le commentaire!

Dans son élan, il réfléchissait à la suite, à haute voix. Comment faire en sorte que son champion batte la prochaine fois, François Hollande.

Comment faire ? « En traitant bien la cible socialiste ». Voilà comment il parle, François Kalfon. Pendant de longues années, il a été le monsieur sondages du PS. Il épluchait les sondages. Son truc, c'est la sociologie politique, c'est le marketing électoral.

Là, il a remarqué, en regardant les résultats à la loupe, que Montebourg est encore bas, chez les militants PS. Du coup, il va faire en sorte que Montebourg parle, dans les prochains jours, de santé, d'école, des banlieues. Qu'il aille gagner, selon le jargon, des « part de marché ».

Kalfon, qu'on ne peut pas louper derrière Montebourg, il mesure presque 2 mètres, a beaucoup pesé dans le changement d'attitude du candidat. Vous l'avez sans doute remarqué, Montebourg est moins fou fou, moins provoc', moins à gauche toute. En un mot, un peu plus notable. A la limite de l'ennui, parfois.

Kalfon et Montebourg, c'est tout neuf. Lui est un ancien chevènementiste. Un très proche de DSK, ensuite. Puis, il a milité avec les frondeurs. Il n'a jamais eu de mandats importants. C'est quelqu'un qui a pas mal d'ennemis au PS, les gens le trouvent opportuniste, mais il sait se rendre indispensable quand il conseille quelqu'un. Parce qu'il aime les campagnes et la tactique.

Son intuition, actuellement, c'est qu'il faut préserver au maximum Macron, qui est comme un lièvre en athlétisme. Il ne tiendra pas la distance, mais il ouvre la voie à Montebourg.