Si l’on en croit Jérôme Salamon, le directeur général de la Santé, on devrait pouvoir se promener sans masque en plein air à partir du début du mois de juillet. Propos démentis par le ministère de la Santé.
- Soazig Quéméner Rédactrice en chef politique à Marianne
Certains ministres appréciaient pourtant particulièrement cet accessoire qui accompagné d’une casquette permet, comme me l’a raconté l’un d’entre-eux d’aller tranquillement faire des courses sans se faire alpaguer par des électeurs mécontents.
Mais en vérité, les membres du gouvernement piaffent eux aussi en guettant la fin de cette très éprouvante période sous Covid.
Pourquoi, ils espèrent pouvoir enfin faire parler d’eux?
Ça, c’est surtout vrai pour le cercle des ministres disparus, tous ceux qui ont été écartés des conseils de défense, et même des conseils des ministres pendant de longues semaines car leur portefeuille n’était pas Covid-compatible.
Certains sont restés de tels inconnus après le remaniement de juillet dernier, qui avait installé on s’en souvient un nombre record de ministres, qu’on pourrait les faire passer pour tout neufs si jamais il y avait un nouveau réajustement gouvernemental après les régionales.
Qui a entendu parler de Bérangère Abba, chargée de la biodiversité ou de Nathalie Elimas, qui supervise l’Education prioritaire ?
Mais d’autres, au contraire, derrière leur masque aimeraient bien faire oublier qu’ils ont été des visages symboliques de la crise sanitaire.
A Olivier Véran par exemple, qui s’active actuellement pour rencontrer des membres de l’aile gauche de la majorité ou des élus PS qui n’ont pas encore franchi le seuil de la maison LREM.
Mercredi dernier, pour la réouverture des restaurants, le ministre de la Santé dînait avec ses collègues Emmanuelle Wargon, Clément Beaune ainsi que Jean-Marc Borello, le numéro 2 de La République en marche.
Le message est clair : il y a une vie politique et des sujets sociaux après le Covid.
Un message envoyé à certains conseillers, plutôt classés à droite qui prédisent, ou plus exactement souhaitent, le départ de l’ancien socialiste Véran.
Et quid de l’avenir de Jean Castex, surtout si une ou plusieurs régions étaient emportées par le RN ? Celui que certains, de sensibilité de gauche cette fois, définissaient comme la simple incarnation d’une parenthèse conservatrice, résiste mieux que prévu.
Sans compter que le premier ministre a la très bonne idée de rester sagement deux points de popularité derrière le président de la République.
A ce stade, cela lui sert de passeport sanitaire, sans doute valable jusqu’à la fin du quinquennat.