

Les macronistes ont longtemps pronostiqué pour la présidentielle un second tour face à Marine le Pen. Mais beaucoup commencent à envisager un autre scénario…
Jusqu’à présent, quand un macroniste parlait de la droite, c’était pour en rigoler. Ah oui ? Xavier Bertrand l’homme qui déclare sa candidature tous les quatre matins ? C’était la blague, chez les marcheurs.
Sauf que depuis quelques jours, le ton change
Les macronistes commencent à prendre la droite au sérieux. Car elle est à l’offensive, avec une possible primaire autour de Valérie Pécresse, Michel Barnier et les autres. Et, surtout, elle se rapproche dans les sondages de Marine le Pen. En clair, avec une bonne campagne, tout est possible.
C’est l’arrivée dans d’Eric Zemmour qui a bousculé le jeu. Le trublion prend plus de voix au Rassemblement national que chez les Républicains. Ajoutez à cela, Florian Philippot qui s’est refait la cerise avec les antipass. Résultat, Marine le Pen est chahutée.
Comment réagit Emmanuel Macron à ce retour de la droite ?
Il doit revoir ses plans. A Marseille, il a annoncé que certains directeurs d’école pourraient désormais choisir leurs équipes pédagogiques. C’est une mesure défendue par une certaine… Valérie Pécresse. Il la lui a chipée.
L’exécutif remet d’autres idées de droite dans l’atmosphère comme la suppression des régimes spéciaux de retraites. Parallèlement, la majorité a préparé une riposte. Le principal argument, c’est de dire que la droite se parle à elle-même au lieu de parler aux Français.
Quant à Xavier Bertrand ? Il n’aurait pas d’idées originales. Il proposerait des choses déjà votées comme le plan de Relance. Et Valérie Pécresse ? « Ah, elle ferait une bonne première ministre d’Emmanuel Macron, vous ne trouvez pas » ? Voilà ce qu’on entend. C’est la stratégie du baiser de la mort.
Est-ce que la droite constitue une menace pour Emmanuel Macron ?
Pas vraiment. Emmanuel Macron a de la marge. Et puis, il peut espérer que la primaire, si elle va jusqu’au bout, va pousser les candidats à se radicaliser pour séduire les militants, purs et durs. Ce qui va libérer de l’espace au centre.
Mais les proches du président savent aussi que la droite a un angle d’attaque qui fait mal à Emmanuel Macron : c’est l’immigration et le régalien d’une façon générale.
Des thèmes compliqués pour le président, qui va d’ailleurs faire des annonces sur la sécurité la semaine prochaine.
En attendant, la majorité se méfie. Un ministre m’a dit cette semaine : « un second tour Macron-droite, c’est devenu possible ». En politique, on n’est jamais mort.
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