Quand la jeunesse boude les urnes

Le vote, un acte de boomer ?
Le vote, un acte de boomer ? ©Getty - athima tongloom
Le vote, un acte de boomer ? ©Getty - athima tongloom
Le vote, un acte de boomer ? ©Getty - athima tongloom
Publicité

Un chiffre qui donne le tournis : la proportion des 18-24 ans qui, d’après l’institut BVA, auraient l’intention de voter pour Valérie Pécresse : 2%. Si ce chiffre a de quoi faire sursauter, il n’est pas pour autant alarmant par l’état-major de la candidate, qui s’est fait une raison

Depuis le retrait de la vie politique de Nicolas Sarkozy, la droite classique ne suscite qu’une adhésion très faible chez les jeunes.

Cette désertion n’est peut-être pas très bonne pour l’image, mais elle est sans gravité arithmétique…

Publicité

Autrement dit, chez LR comme ailleurs, les jeunes ne pèsent électoralement pas grand-chose, ils sont beaucoup moins nombreux que leurs aînés et s’abstiennent beaucoup plus.

80% des 18-34 ans se sont abstenus lors des dernières élections régionales, comme si voter était devenu un rituel de boomers...

Pour qui votent les quelques jeunes qui se déplacent lors des élections ?

Une synthèse des dernières intentions de vote montre qu’Emmanuel Macron recueillerait environ 25% de votes chez les 18-30 ans et Marine Le Pen environ 20%.

Alors on savait déjà que le Rassemblement national était le deuxième parti chez les jeunes, mais plus surprenant est le vote assez massif que cette jeunesse accorderait au Président sortant. C’est un coup à se demander où est passée la jeunesse libertaire, tempétueuse et révoltée…

Se serait-elle normalisée au point de se transformer en génération ennuyeuse, légitimiste et affreusement conformiste ? Pas sûr.

Car les études d’opinions ne disent pas si les jeunes qui votent Macron le font par adhésion idéologique ou par un simple effet “vu chez MacFly et Carlito”...

Les élections sont-elles encore importantes aux yeux des nouvelles générations ?

Nous sommes face à un paradoxe : jamais il n’y a eu autant de causes à défendre sur le marché des idées et le vote n’a jamais semblé aussi accessoire...

Mais ce serait une erreur de croire que le désenchantement électoral de la jeunesse s’accompagne d’un désintérêt pour la chose publique, c’est même tout le contraire.

Un rapport de la fondation “More in common” étudie les moteurs de la fracture sociale et de la polarisation en Europe. On y apprend que deux tiers des Français considèrent qu’il est “plus facile de changer la société par le travail et l'entrepreneuriat que par la politique”.

Plus intrigant, il apparaît dans cette même étude que près de la moitié des jeunes Français interrogés se disent « prêts à soutenir des actions violentes pour changer le système ».

Écartelée entre la tentation du silence et celle de la radicalité, la jeunesse s’éloigne toujours un peu plus des bureaux de vote…

L'équipe