A droite, certains ont déjà un plan pour débrancher François Fillon s'il perd au premier tour.
Par Nathalie Schuck.
"Par ici la sortie, faut pas rester là Monsieur !" Cette phrase, je peux vous dire qu'un certain nombre d'élus de droite rêvent de la prononcer si leur candidat est sèchement éliminé au soir du premier tour de la présidentielle. Ils n'ont qu'une trouille : c'est que le très coriace François Fillon s'accroche aux branches et insiste pour conduire la bataille des législatives.
Un ténor me disait, en triple off, avant le week-end : « Soit il sort de lui-même et vite, soit ce sera violent. On sera obligé de l'expulser ». Et le même continuait : « Il restera dans les annales comme le candidat le plus médiocre des cinquante dernières années ». Ça balance chez Les Républicains ! Et figurez-vous que ces Raoul Volfoni de droite ont déjà leur plan pour convaincre leur candidat de lâcher prise : ils n'excluent pas de lui rendre sa circonscription parisienne pour lui permettre de rester député, et donc de conserver sa précieuse immunité. Le hic, c'est que NKM, qui a récupéré la place au nez et à la barbe de Rachida Dati, ne veut pas en entendre parler. Comme dit, la main sur le cœur, l'un de ses proches, « ça n'est pas prévu par la charte de la primaire, qui est notre bréviaire ». En clair : pas touche !
En coulisses Nicolas Sarkozy s'agite beaucoup. L'ancien président est complètement dépité, et il ne s'en cache pas. En petit comité, il explique qu'il est terriblement inquiet que la droite prenne une raclée à la présidentielle. Il le dit publiquement aussi. Mercredi dernier, il était à Hong-Kong pour une conférence où il a parlé de l'Europe et du Brexit. Et il a répondu à une question sur les élections françaises en poussant un gros, un très gros soupir. Comme dit un de ses partisans, « il va peut-être être obligé de revenir » pour éviter une déculottée aux législatives. Sarkozy en a parlé ces derniers jours avec son fidèle Brice Hortefeux. Pour l'instant, officiellement, pas question de retour, mais en off rien n'est exclu.
Si François Fillon créait la surprise et gagnait, là, ça se compliquerait pour tous ceux qui lui ont tiré dans le dos pendant la campagne. Et la liste est longue. Quand on y regarde de près, il y a très peu d'élus à droite qui ont intérêt à son élection. Un membre de l'équipe Fillon me disait hier : « S'il gagne, ils n'auront rien du tout ! » Ceux qui connaissent bien l'ancien Premier ministre savent qu'il est peut-être résistant, mais qu'il n'oublie rien et qu'il note tout. Un ancien ministre, qui a travaillé sous ses ordres, m'a confié : « Fillon n'est pas comme Sarkozy du genre à dire : je vais te casser la gueule. Mais il est très, très rancunier ! »
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