C’est vrai, mardi 41 députés socialistes se sont abstenus lors du vote sur le plan de réduction des dépenses publiques de 50 milliards d’euros.
Mais je vous rappelle que la veille encore une partie d’entre eux menaçait sérieusement de voter contre le texte, privant le gouvernement Valls de majorité et risquant d’ouvrir une grave crise institutionnelle. Finalement le premier ministre a réussi à transformer ce vote contre annoncé en une abstention moins risquée. Enfin, je vous rappelle que ce n’est pas la première fois depuis deux ans que des élus socialistes s’abstiennent voire votent contre un texte gouvernemental. Le texte de Michel Sapin sur la sécurisation de l’emploi par exemple n’a pas été voté par une petite dizaine de députés socialistes et une vingtaine d’autres se sont abstenus. On n’en avait pas fait un drame à l’époque.
Je ne vous dis pas que cet épisode ne va pas laisser des traces au sein du parti socialiste. Manuel Valls a voulu faire de ce vote un test, il a dramatisé l’enjeu. Or le plus dur reste quand même à venir avec la loi de finances rectificative en juin, puis les projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale à l’automne. Des textes sensibles où l’enjeu sera autrement plus important. Mais on imagine mal des députés PS qui n’ont pas osé voter contre dans un scrutin purement indicatif, le faire à l’occasion d’un vote, le budget, qui détermine l’appartenance à la majorité. C’est pour ça qu’à mon sens les divisions qui sont apparues à droite et au centre sont plus graves Parce qu’elles montrent les faiblesses de la droite à un moment où elle devrait mécaniquement profiter des divisions de la gauche. Alors bien sûr électoralement elle bénéficie du désarroi des électeurs de gauche qui s’abstiennent et permettent à la droite de gagner des villes aux dernières municipales et le 25 mai de remporter les européennes. Mais ces victoires cachent les difficultés qui attendent ses leaders : Sur l’Europe on voit qu’il n’y a plus grand-chose en commun entre Alain Lamassoure, désigné tête de liste de l’UMP en Ile-de-France et Henri Guaino qui a annoncé qu’il ne voterait pas pour sa liste ! Sur les économies à réaliser, on a entendu des dissensions entre Jean-François Copé qui propose 130 milliards d’économie et par exemple François Baroin. Ecoutez ce que disait l’ancien ministre de l’Economie de la proposition du patron de l’UMP, c’était lundi matin sur BFM TV
Ça ne va pas être simple pour l’UMP de s’entendre sur un programme pour la présidentielle de 2017, surtout si vous ajoutez leurs divisions sur les réformes de société ! Et que l’attitude des centristes mardi, 17 UDI se sont abstenus, risque de compliquer des négociations en vue de la présidentielle. Vous voyez, à court terme, le PS semble mal engagé, mais à moyen terme, l’UMP ne parait pas en meilleure forme…
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