La droite passe à l’offensive et occupe le terrain sécuritaire

Xavier Bertrand et Valérie Pécresse
Xavier Bertrand et Valérie Pécresse ©AFP - PHILIPPE HUGUEN
Xavier Bertrand et Valérie Pécresse ©AFP - PHILIPPE HUGUEN
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En ce moment, la droite met le paquet sur la sécurité. Difficile de passer à côté, même en fermant les yeux et en se bouchant les oreilles, parce que les ténors de la droite y sont allés franco cette semaine.

Il y a d’abord eu Xavier Bertrand, selon qui, je cite, « la sécurité restera l’immense faillite du quinquennat ». Il y a ensuite eu Valérie Pécresse, qui s’est posée comme une « femme d’ordre » face à ceux qu’elle appelle les « nouveaux barbares ». Et puis on a terminé avec Bruno Retailleau, qui a affirmé que le progressisme était un monde fait « pour les Bisounours ». Bref, le message est clair : du régalien, du régalien, et encore du régalien. 

Mais pourquoi la droite fonce-t-elle bille en tête sur ce sujet ?

Il y a deux raisons qui expliquent cette stratégie des Républicains. La première c’est que le régalien est l’un des seuls angles d’attaque qu’il reste à la droite pour s’en prendre à Emmanuel Macron. Parce que depuis son élection, le président de la République applique un programme économique pas très éloigné de ce que la droite a toujours promis : assouplir le Code du travail, alléger la fiscalité, redresser la trajectoire budgétaire, assainir les comptes publics, réformer les retraites... Bref, la panoplie parfaite des nostalgiques de Nicolas Sarkozy. En revanche, côté régalien, ce n’est pas encore ça. Le chef de l’État zigzague sur les questions d’immigration ; il peine à définir sa ligne sur la laïcité ; et son projet de loi sur les séparatismes, qui était attendu pour septembre, a finalement été repoussé à la fin de l’année...   

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La seconde raison qui pousse la droite à avancer sur ces questions, c’est tout simplement l’actualité. Parce que depuis le chauffeur de bus mortellement agressé à Bayonne au début de l’été ; jusqu’au policier traîné par une voiture à Nancy ce week-end... Les faits-divers de ce type se sont multipliés dans le pays ces dernières semaines. Et là encore, Emmanuel Macron a semblé hésitant au moment de réagir. Il a d’abord parlé d’« incivilités »... Ce qui lui a valu de se fâcher avec la droite... Et puis comme 2022 approche, ça complique toute réconciliation. Mais heureusement, Gérald Darmanin a fait le job pour garder le contact avec l’électorat de droite... Et il a même été jusqu’à parler « d’ensauvagement » de la société, pour rappeler à ses anciens camarades qu’il était encore un peu des leurs.