
La semaine dernière vous nous aviez dit que certains socialistes ne tarderaient pas à parler de primaire pour désigner leur candidat à la présidentielle de 2017. L’un d’eux en a parlé dès dimanche !
Pourquoi si tôt?
Vous avez entendu ? Il n’a pas fallu attendre plus d’une semaine après le remaniement pour qu’un socialiste prononce le mot de primaire au PS pour désigner le futur candidat à la présidentielle de 2017. Curieusement le terme n’est pas venu d’un opposant déclaré à François Hollande, mais d’un de ses proches, Julien Dray. Ecoutez-le c’était lundi dernier sur RMC :
Le cinq sept 2013 - son politique Dray ok
11 sec
Son raisonnement est simple : il estime qu’aucune personnalité socialiste d’envergure n’osera se présenter contre le président sortant, comme c’est généralement le cas aux Etats-Unis dans les primaires, après un premier mandat.
Sauf que Julien Dray néglige deux éléments.
Premièrement : en France, la tradition des primaires n’est pas encore suffisamment installée. La première n’a eu lieu qu’en 2006 au PS, et encore il a fallu attendre 2011 pour qu’elle soit ouverte aux sympathisants socialistes. L’UMP va, peut-être, organiser la sienne pour la première fois en 2016. On le voit, on est loin des Etats-Unis où le système des primaires existe depuis quasiment un siècle. En France seul prévaut le théorème de Raffarin : « il n’y a pas de place dans le camp du président pour un concurrent ».
Mais c’est sans compter sur le deuxième élément : l’impopularité de François Hollande qui s’est traduite dans le sondage Opinion Way publié par Le Figaro hier. Si les Français devaient voter pour l’élection présidentielle aujourd’hui, le président sortant ne se qualifierait pas pour le second tour, laissant Marine Le Pen affronter Nicolas Sarkozy. On sait qu’il faut prendre avec précaution ce genre d’études, néanmoins, elle recoupe les sondages sur la cote de popularité de Hollande.
L'impopularité de Hollande peut l’empêcher de se présenter. Depuis dimanche, tout le monde se focalise sur le différentiel de popularité entre le Président et le Premier ministre : 40% selon le dernier baromètre de l’Ifop.
Mais c’est un autre chiffre qui doit retenir l’attention: 18%. C’est la cote du Président mesurée par l’Ifop et Ipsos. Une impopularité record, qui montre une défiance jusqu’auprès des sympathisants socialistes. Et une défiance qui perdure. Malgré le changement de premier ministre, la cote de François Hollande continue de baisser ! Comme si les Français se détournaient désormais de lui pour se tourner vers Manuel Valls. Une sorte de valeur refuge, presque un candidat de substitution…
Comme me le disait cruellement mardi un socialiste à la lecture de ces chiffres : « aux yeux des Français, Hollande est devenu comme un président allemand ou un président de la IVè République. Il coupe les rubans ». Autant dire que dans son esprit, ça veut dire « inutile ». Au PS, la bataille de la primaire a déjà commencé.
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