Par Marcelo Wesfreid.
Demain, mercredi, Nicolas Sarkozy se rend à Calais. Et c'est le moment qu'a choisi le ministère de l'Intérieur pour communiquer sur les migrants.
Le hasard fait bien les choses ! Hier, les journalistes politiques ont reçu un communiqué du ministère de l'Intérieur, qui n'est pas passé inaperçu. II nous apprend que trente migrants viennent d'être expulsés de Calais par avion. Et que c'est même la 56ème vague d'expulsion depuis le début de l'année. Et qu'en tout, cela fait 1384 personnes renvoyées de Calais. Evidemment, cela n'a rien à voir avec la venue de Sarkozy à Calais...
Ironie mise à part, c'est le deuxième communiqué de ce type, en quelques jours. Bref, il y a une petite musique répressive qui est en train de monter, et c'est une vraie évolution. Le gouvernement ne communiquait jamais de cette façon-là, avant.
Mais ce n'est pas tout. Toujours hier, on a été conviés à une réunion, au ministère, avec des conseillers de Cazeneuve. Surprise : c'était réservé uniquement à des journalistes politiques. Nous, d'ordinaire, on ne suit pas les dossier sur l'immigration. On n'est pas du tout des spécialistes.
L'idée est de toucher maintenant ceux qui écrivent sur les élections.
C'est à ce genre de détail qu'on voit qu'on est entré en campagne. Le message qui nous a été délivré, c'était : la situation est sous contrôle. Ne vous faites pas enfumer. Avec quelques milliers de migrants, on va s'en sortir. On n'est pas dans la situation de l'Allemagne. La France a créé 161 centres d'accueil en un an, sans problème. Voilà pour l'argumentaire.
En fait, ce que craint l'exécutif, c'est qu'il y ait un début de panique chez les élus locaux. Depuis que Cazeneuve a annoncé le démantèlement de la jungle de Calais et la création de centres d'accueil, plus petits, sur tout le territoire, la droite annonce des mini-Calais un peu partout. Et cette formule, de Laurent Wauquiez, elle fait mouche.
Hollande, lui, avait promis d'aller à Calais, et Nicolas Sarkozy ne va pas se priver de le rappeler.
En fait, Hollande n'a cessé de reporter son déplacement, tellement la situation a empiré, sur place. Mais selon plusieurs confrères, François Hollande devrait quand même honorer sa promesse et se rendre sur place, vers le 26 septembre. La bataille de Calais ne fait que commencer.