Il semble acquis que le second tour des municipales va marquer un tournant dans le quinquennat. Vers quoi l’exécutif s'oriente-t-il ?
On l’a déjà dit, la dépendance et la création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale sont d’ores et déjà inscrites au menu de la dernière ligne droite du quinquennat. Mais selon certaines confidences, l’exécutif voudrait aller plus loin. Dans la foulée des municipales - début juillet sans doute - Edouard Philippe ou plus probablement Emmanuel Macron lui-même devrait dévoiler deux lignes force d’une feuille de route qui nous mènera à la présidentielle de 2022.
De quoi s’agit-il ?
Il ne s’agit plus d’un tournant à gauche ou d’un virage social. L’exécutif veut, tout d’abord, et çà n’est pas une découverte, renforcer son projet sur l’écologie. La création d’un neuvième groupe à l’Assemblée nationale avec, à sa tête, Matthieu Orphelin, l’ancien bras droit de Nicolas Hulot, et surtout l’ancrage à gauche des Verts souhaitée par leur leader Julien Bayou, contrairement à la ligne plus centriste de Yannick Jadot, laissent penser au chef de l’Etat qu’il y a encore, aujourd’hui plus qu’hier, une place pour une écologie au centre que la macronie pourrait occuper.
Le second axe est plus inattendu de sa part : le souverainisme
Une notion qu’Emmanuel Macron, l’Européen et le mondialiste, était loin d’incarner notamment face aux populistes et à Marine Le Pen. La crise sanitaire, les carences des filières françaises en matière de masques et, surtout, de produits pharmaceutiques, l’intérêt aussi des circuits courts ont forgé les nouvelles convictions du chef de l’Etat. D’ailleurs, l’homme politique que l’exécutif cite volontiers en exemple c’est désormais Jean-Pierre Chevènement, consulté souvent par le président ces dernières semaines. « C’est Jean-Pierre Chevènement plus l’Europe », tient-on à préciser à l’Elysée. Une précision importante car l’ex ministre socialiste avait été l’un des porte-drapeau à gauche du « non » au referendum de 2005. Pour Emmanuel Macron, au contraire, pas de souveraineté nationale possible face aux Etats-Unis et à la Chine sans un approfondissement politique et donc économique de l’Europe. Par quelles mesures concrètes désire-t-il et surtout pourra-t-il traduire son projet dans les faits ? On en saura peut-être plus dans quelques semaines.
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