
Trois textes de loi arrivent au Parlement qui vont mettre en souffrance la cohésion de la majorité. Lundi prochain c’est le projet de loi de finances rectificative qui arrive en discussion à l’Assemblée nationale. La semaine suivante, les députés entameront la discussion du projet de loi rectificatif de financement de la sécurité sociale. Et ensuite le Sénat s’emparera de la réforme territoriale. Trois projets de loi où, on le sait les socialistes sont divisés. Trois projets qui résument la difficulté de François Hollande à imposer la réforme à la gauche. Comme me le disait un proche du Président hier, ce qui se joue ces prochains jours c’est d’arriver à montrer aux Français la capacité du gouvernement à réformer le pays.
Le plus important reste les deux projets de loi de finances, qui représentent le socle majoritaire. Le gouvernement s’y est pris en plusieurs étapes pour tenter de freiner l’hémorragie qui a commencé avec les 41 abstentionnistes du texte sur les 50 milliards d’économies budgétaires. Première étape pour désamorcer une partie de la grogne, il a été décidé de laisser du temps de parole aux frondeurs du PS. Normalement la conférence des Présidents de l’Assemblée devrait décider de rallonger le temps de la discussion générale pour permettre aux opposants PS au texte de défendre leur point de vue. Deuxième étape, quelques concessions sur le fond ont été apportées. La troisième étape est la plus délicate et a failli faire capoter l’ensemble. C’est celle du bras de fer, le moment où il faut faire comprendre aux élus récalcitrants qu’il ne faut pas pousser le bouchon trop loin, le moment où on leur explique que l’investiture du PS peut être utile… Il faut manier habilement la carotte et le bâton. Malheureusement tout le monde n’y arrive pas et les propos du ministre des Relations avec le Parlement mardi sur France Inter ont failli tout faire rater. Le premier ministre, le patron du groupe socialiste à l’Assemblée étaient à Matignon au petit déjeuner de la majorité quand ils ont entendu ça et ont manqué de renverser leur tasse de café ! Bruno Le Roux avait passé des heures au téléphone à caler les choses avec les élus de son groupe et là en une phrase malheureuse un ministre a failli tout faire échouer.Aux derniers comptages, ils pensent qu’il y aura moins de la moitié des 41 abstentionnistes qui resteront sur cette position. Au final, si le gouvernement passe ses textes, il pourra dire qu’il a mis en route la réforme dans le pays. Si en parallèle l’équipe de France de football réussit une bonne coupe du Monde qui permet à François Hollande d’aller au Brésil pour les soutenir et d’avoir de belles images, c’est un climat différent qui va s’installer à l’approche des vacances d’été. Or en politique, un climat peut vite changer. Dans un sens comme dans un autre. D’où l’extrême enjeu des textes en discussion la semaine prochaine.
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