Le week-end de de « la gauche cassoulet » et de son pape

France Inter
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Le 100e congrès du Parti radical de gauche (PRG) s’est tenu ce week-end à Montpellier. Un choix logique pour ce parti implanté essentiellement dans le Sud-Ouest. Sauf que les radicaux n’aiment pas du tout qu’on les renvoie systématiquement à leurs origines géographiques. Alors pourquoi ce choix du Sud ?

Par Tugdual Denis

N’allez pas nous fâcher les radicaux, car ce sont des gens très susceptibles. On a pu le vérifier ces derniers jours dans les journaux, ils se sentent mal aimés. Ils le déplorent notamment dans un long sujet que Le Monde leur a consacré samedi. Voilà ce qu’affirme un dirigeant : « Les médias nous caricaturent en gauche cassoulet, nous réduisant à un groupe de notables qui parlent avec l’accent du sud-ouest. »

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Comment dire pour ne pas tomber dans la caricature ? Jean-Michel Baylet, c’est le président du PRG. A la barre depuis 1996 (on est en 2015…). Jean-Michel Baylet est affable, grand, et costaud pour un monsieur, comme lui, d’un âge honorable. Par ailleurs il a un accent du sud-ouest à vous ouvrir l’appétit, même si vous sortez de table. En terme de notabilité, il possède des sociétés, dont un groupe de presse comprenant un gros quotidien régional_, La Dépêche du Midi_ ; jusqu’en septembre 2014, il siégeait au Sénat, en tant qu’élu du Tarn-et-Garonne. Un département qu’il a bien évidemment présidé pendant 20 ans tout rond, jusqu’en avril 2015.

jean-michel baylet mis en examen pour favoritisme
jean-michel baylet mis en examen pour favoritisme
© reuters

C’est un excellent compagnon de table ! Jean-Michel Baylet vous parle un peu de politique… L’Europe, les prochaines élections. Il voit Hollande, il a eu un rendez-vous à Berçy, il a eu « Martine » ou « Manuel » au téléphone. On peut aussi parler deux-roues. Le président du PRG fait de la moto, il roule en grosse routière, et vous raconte, si vous êtes client, ses vacances de millionnaire gascon et bon vivant, à faire des tours de Corse en moto avec ses potes. Objectivement, on est en train de passer un très bon moment.

Il n’y a pas que les restaurants dans la vie de Jean-Michel Baylet. Quels ont été les faits marquants de son week-end politique ? A Montpellier, pour le 100e Congrès, le président du PRG (c’est comme ça qu’on dit pour les radicaux de gauche), a été… réélu président. Un bon vote à main levée, dont il était le seul candidat. Mais c’est la dernière fois. Car, hier, lors de son discours de clôture du Congrès -en présence du Premier ministre-, le président a assuré qu’il ne voulait pas battre de record de longévité. A la tribune, il a même évoqué « la reine d’Angleterre » en contre-exemple.

Sur un plan plus collectif, les radicaux ont aussi profité de leur Congrès pour critiquer les socialistes. Le PS est coupable à leurs yeux de ne pas bien respecter l’accord qu’ils ont pour les élections régionales de décembre prochain. Le PRG et le PS, l’histoire d’un petit frère qui n’arrive pas à exister, ni même à se différencier du grand. Heureusement, toujours dans l’article du Monde de samedi, une citation nous permet de comprendre leurs vraies divergences… deux points ouvrez les guillemets : « Notre seul véritable désaccord, explique un cadre du parti , concerne la question de la drogue ». En espérant qu’à Montpellier, elle était bonne !