Macron : combien de divisions ?

Emmanuel Macron le 28 avril 2017 à Chatellerault
Emmanuel Macron le 28 avril 2017 à Chatellerault ©AFP - GUILLAUME SOUVANT
Emmanuel Macron le 28 avril 2017 à Chatellerault ©AFP - GUILLAUME SOUVANT
Emmanuel Macron le 28 avril 2017 à Chatellerault ©AFP - GUILLAUME SOUVANT
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Elles affluent, les demandes d’investitures pour les législatives auprès d’Emmanuel Macron ! Ce qui semble plus le gêner que le ravir.

Par Jannick Alimi

Ces appels du pied viennent de partout. De droite et de gauche. « Avant le premier tour de la présidentielle, on ne voulait pas devenir le radeau de la méduse du parti socialiste; aujourd’hui, on ne veut pas devenir en plus le canot de sauvetage des Républicains. » Ce cadre d’En Marche ne mâche pas ses mots. Depuis lundi dernier, Emmanuel Macron et ses lieutenants, entre deux meetings, deux émissions et deux visites in situ, voient affluer tweets, coups de fil et demandes de rendez-vous. Non seulement de part de députés socialistes qui savaient depuis longtemps que ça allait chahuter pour eux, mais, depuis la défaite de François Fillon, de la part aussi de députés LR.

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Ces derniers ont beau parlé de victoire aux législatives, de cohabitation, de futur Premier Ministre, en l’occurrence François Baroin, ils n’en pensent pas moins. « L’angoisse me taraude, confie une cadre du parti. Si on arrive à sauver 100 sièges sur les 200 qu’on a aujourd’hui, on pourra s’estimer bénis des dieux. » En Marche ! aurait ainsi reçu quelque 130 demandes d’investiture de députés PS et quelques dizaines de députés LR pour les prochaines législatives. Du jamais vu qui en dit long sur l’état de délitement ou de recomposition de notre vie politique.

Le risque, c'est d'être l'otage de petits arrangements

Le risque pour Emmanuel Macron, c'est d’être l’otage de petits arrangements entre partis. « C’est incroyable ! fait mine de soupirer ce proche d’Emmanuel Macron. Le second tour n’a pas encore eu lieu, tout est encore possible mais ces députés, de droite comme de gauche, sont sûrs que ce sera la Bérézina pour eux. C’est le sauve qui-peut. Mais, ajoute cet ancien sénateur décidément très remonté, il ne s’agit surtout pas, de retomber dans les tambouilles partisanes qui ont justement justifié le fait que Macron soit sorti des partis traditionnels. » Pour l’heure, le discours du leader d**’En Marche !** semble clair : ne pas crier victoire avant l’heure et mobiliser, mobiliser avant tout pour bénéficier d’une vraie dynamique présidentielle lors des législatives. Ensuite, il s’agit de présenter les propres candidats En Marche ! Et sous la seule étiquette de En Marche ! Aujourd’hui, 14 candidatures seulement ont été officialisées. Mais le Président de la commission d investiture, l’ancien Chiraquien, Jean-Paul Delevoye devrait avoir bouclé sa liste demain mardi.

Que valent les serments d'entre deux tours ?

Mais que penser de ces serments d’entre deux tours ? Pour des engagements qui risquent de ne durer que pendant l’entre deux tours. On me dit déjà que des coups de canifs à ces règles seraient donnés en faveur du Modem. Les candidats de François Bayrou pourraient donc se présenter sous leurs propres couleurs. N’est-il pas de l’intérêt de Macron de s’ouvrir avant les élections législatives plutôt que de prendre le risque d’être minoritaire et de devoir signer des alliances de législature ou d’opportunité ? On le voit la présidentielle est une ligne de crête compliquée à tenir mais la véritable ligne d’horizon ce sont les législatives.