

L’été s’annonce particulièrement tendu pour le chef de l’Etat et son Premier ministre.
Par Eric Decouty.
L’été sera chaud et pas seulement dans les tee-shirts et les maillots. Tout simplement parce qu’à partir d’aujourd’hui le président va enfin devoir s’occuper des affaires du pays. Ce n'est pas qu’Emmanuel Macron n’a rien fait depuis le 15 mai, non, mais il a surtout fait de la communication. Vous avez ces belles images pour les magazines en papier glacé, ces poses ou ces postures pour les chaînes d’information continue. D’ailleurs ce qu’on retient de ces premières semaines ce ne sont pas les réformes engagées mais la poignée de main virile avec Trump, le tête à tête avec Poutine ou la bise claquée à Merkel. Et ça, Stéphane, ça n’est que de la com. On peut même considérer que le rendez-vous de Versailles, lundi, était la dernière touche à cette image de président jupitérien qu’Emmanuel Macron confectionne depuis des semaines avec le plus grand soin.
Une stratégie utile
Ce n'est pas une stratégie inutile, surtout quand on se souvient des début présidentiels désastreux de Nicolas Sarkozy ou François Hollande. C’est d’ailleurs sans doute parce qu’il a parfaitement retenu les fautes de ses prédécesseurs qu’Emmanuel Macron est aussi attentif à son image. Et à regarder les sondages ou à lire les gazettes, il faut croire que ça marche – en tout cas jusqu’à maintenant. Sauf qu’en politique la communication a ses limites et ce sont des décisions que les français attendent. Lundi soir, au retour de Versailles, un macroniste de la première heure, me confiait ainsi : « c’est bien joli tout ça, mais ça n’aura servi à rien si on ne réussite pas la réforme du code du travail ». Et là je peux vous dire que la température va monter d’un cran.
L’enjeu est crucial et pour plusieurs raisons
Parce que durant cet été Emmanuel Macron et son gouvernement vont montrer leur capacité à négocier avec les partenaires sociaux et surtout à aboutir ou non à une vraie réforme. Mais surtout ils vont devoir maîtriser une opposition qui de ne demande qu’à en découdre. On pense bien sûr aux troupes de la CGT et de Mélenchon. Car derrière la réforme du code de travail c’est la bataille de l’opinion qui va se jouer cet été. Car si les négociations achoppent c’est dans la rue que la contestation finira. Et dans ces conditions après un été chaud, la rentrée serait rentrée brûlante… et comme me le disait le même fidèle d’Emmanuel Macron, « tout le monde aura alors oublié les jolies photos du printemps. » En réalité c’est peut-être beaucoup du quinquennat d’Emmanuel Macron qui se joue cet été.
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