

Le nouveau président de la République est bien décidé à introduire des pratiques politiques inspirées des Etats-Unis Une petite révolution.
Par Marcelo Wesfreid.
On a beaucoup dit que l’arrivée des primaires en France, primaire à gauche d’abord, puis primaire à droite, c’était le début de l’Américanisation, la transformation de la politique française… La victoire d’Emmanuel Macron marque en quelque sorte une accélération de ce processus.
Regardez. Le soir de la fête au Louvre. Emmanuel Macron fait monter sa femme Brigitte sur scène. Main dans la main. Il affiche en couple. Parce que c’est un couple dans la campagne, et c’est bientôt un couple au pouvoir. Macron a d’ailleurs promis de créer dans le droit français un statut de première dame, à l’image de la First Lady à la Maison Blanche. A la fin de son discours au Louvre, avant de s’en aller, Macron a chanté la Marseillaise devant ses fans. Et si vous avez bien observé, il a porté la main droite sur son cœur. Ça ne vous rappelle rien ? Tous les présidents Américains font ça, quand ils chantent l’hymne national.
Les Etats-Unis sont un modèle pour Macron. En 2014, quand Macron quitte l’Elysée, où il était conseiller, il pense tourner la page. Il a en tête d’aller dans la Silicon Valley monter une boîte d’enseignement sur internet. Les Etats-Unis, c’est pour lui la référence en matière d’innovation. Mais c’est aussi une source d’inspiration, d’idées, de modèles.
Cela s’est bien vu pendant la campagne. Macron avait un discours optimiste, tourné vers la libération des énergies, le dépassement de soi. Un vocabulaire de patron Californien. Il a aussi scénarisé sa campagne. On appelle ça du storytelling, dans la communication anglo saxonne. Le sens du récit, des séquences. Les messages bien distillés. Exemple : Le coup de fil de Barack Obama. Il est rendu public juste avant le premier tour. Et juste avant le second tour, on publie cette fois une vidéo de Barack Obama.
Dans l’exercice du pouvoir, est-ce une greffe qui peut prendre ? On va s’en rendre compte très vite, parce que Macron veut introduire en France ce qu’on appelle aux Etats-Unis le « spoil system ». C’est l’idée qu’à chaque changement de président on fait valser tous les directeurs des administrations centrales. On ne nomme que des gens d’accord avec la ligne du président, pour que ça file droit…On va voir comment ça réagit.
Et puis, au-delà on va voir si, au cours des prochaines années, l’esprit des institutions Françaises résistera ou non au changement de culture. Et mon petit doigt me dit que notre monarchie républicaine n’a pas dit son dernier mot.
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