Le palais de l’Elysée sonne de plus en plus creux: de nombreux conseillers du chef de l’Etat ont démissionné et n’ont toujours pas été remplacés…
En quelques semaines, Emmanuel Macron a perdu pas moins de six de ses plus proches collaborateurs. La saignée a commencé en janvier, avec les départs de Stéphane Séjourné, conseiller politique et de Sylvain Fort, le communicant. La semaine passée, ce sont les apprentis essayistes Ismaël Emelien – alors conseiller spécial du Président – et son acolyte David Amiel qui ont quitté le navire pour faire la promo de leur ouvrage Le progrès ne tombe pas du ciel. Et hier soir, Sibeth N’Diaye, sa conseillère presse, ainsi que Cédric O, conseiller numérique mais aussi ancien trésorier d’En Marche, ont été nommés au gouvernement. Une belle promo, mais qui pourrait laisser le chef de l’Etat fort dépourvu lorsque la bise sera venue.
Il y a quelques semaines, lors d’un grand débat en province, le Président s’agaçait déjà de ne plus être suffisamment entouré. « Est-ce qu’il y a quelqu’un qui travaille pour moi qui peut m’aider ?! », l’a-t-on entendu râler en public.
Aucun souci de vocation. L’Elysée continue de faire rêver les Rastignac de sensibilité social-libérale. Pour le poste de directeur de la communication, vingt-cinq candidats ont été auditionnés, mais Emmanuel Macron rechigne à trancher. En vérité, le chef de l’Etat a énormément de mal à faire confiance, en dehors du cercle des « mormons », ces conseillers au dévouement inconditionnel qui ont partagé son épopée présidentielle depuis le ministère de l’Economie. Il a déjà nommé trois de ces fidèles au gouvernement, ce qui dépeuple mécaniquement son cabinet à l’Elysée.
Si la stratégie du Président ne suscitait aucune controverse, on pourrait se dire qu’Emmanuel Macron se débrouille très bien tout seul. Seulement, depuis quelques semaines, le chef de l’Etat cumule les erreurs de communication. Partir en week-end au ski le samedi de l’incendie du Fouquet’s a été la plus évidente. Le Parisien le dit «pas loin du burn-out », usé par le mouvement des gilets jaunes. Dans cette crise, le président ne peut même pas toujours compter sur le seul collaborateur récemment arrivé à l’Elysée, le communicant Philippe Grangeon. Jaloux de son indépendance, le nouveau conseiller politique, membre fondateur d’En Marche, évidemment, a posé ses conditions : il n’est présent à l’Elysée… qu’à mi-temps. Pas idéal quand on doit gérer des problèmes politiques en permanence.
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