Haro sur les Verts ! Ou comment les écologistes sont devenus la cible politique en vue de la présidentielle…
Ça n’a échappé à personne : depuis les européennes de l'an dernier, Europe Écologie-Les Verts est devenue la troisième force politique du pays. Yannick Jadot, la tête de liste de l’époque, travaille aujourd’hui sa stature de présidentiable…
Et donc il y a urgence à venir le chercher sur son terrain. C’est ce à quoi s’emploient les oppositions, bien sûr. Mais aussi Emmanuel Macron. Le chef de l’État a lancé l’offensive la semaine dernière, on s’en souvient. Il s’est moqué des opposants à la 5G, qu’il a comparés à des "Amish" et qu’il a renvoyés à la "lampe à huile"… Le problème c’est qu’il a raté sa cible parce cette petite phrase elle a fait plaisir à l’électorat de droite… Mais pas vraiment aux écologistes…
Ça veut dire qu’Emmanuel Macron la regrette ?
Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il la regrette. D’autant que cette expression elle n’est pas nouvelle dans sa bouche, il l’avait déjà employée en 2016. Mais oui, Emmanuel Macron sait qu’il a peut-être été un peu loin…
Ce ne sont pas les réactions des cadres écolos qui lui en ont fait prendre conscience, mais ce sont les réactions de la Convention citoyenne pour le climat - vous savez, cette structure qui a été créée pour sortir de la crise des "gilets jaunes" et pour donner la parole aux Français. Elle est composée de 150 citoyens tirés au sort. Elle a travaillé pendant un an. Et Emmanuel Macron l’a reçue en grande pompe à l’Élysée, il y a trois mois, pour annoncer qu’il reprendrait la quasi-totalité de ses propositions…
Et parmi ces propositions, il y en avait une, justement, sur le report de la 5G…
Oui, la Convention citoyenne avait proposé exactement la même chose que les écologistes, à savoir un moratoire sur la 5G. Vous imaginez donc leur surprise lorsqu’Emmanuel Macron a balayé d’un revers de main les critique sur cette technologie. Ils n’ont pas manqué de le faire savoir par communiqué, dans la presse, sur Twitter… Et là, chose rare, Emmanuel Macron leur a directement répondu. Il a dit vouloir mettre fin à la "polémique" et il a rappelé son désir de travailler "ensemble pour l’écologie du mieux".
Mais ça n’est pas tout. Le chef de l’État a ensuite convoqué Marc Fesneau, son ministre de la Participation citoyenne. Et il lui a confié une mission claire : celle de se rabibocher avec la Convention citoyenne. Parce que le président y voit un double-enjeu :
- d’abord éviter de se mettre à dos sa propre créature ;
- et ensuite prouver qu’il est capable de discuter et d’avancer sur l’écologie malgré les désaccords.
La ligne de mire, c’est évidemment 2022. Et pour l’instant il lui reste du boulot…
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