La consigne leur a été donnée la semaine dernière, par une circulaire du Premier ministre, et elle doit donner lieu à des « feuilles de route » mi-juin.
Tels des écoliers, les préfets vont désormais avoir quelques matières sur lesquelles ils vont être évalués, et puis un bulletin de notes, à la fin. Alors en pratique, ces matières, ça sera des « réformes prioritaires du gouvernement » - une dizaine -, qu’ils vont devoir sélectionner, en lien avec les ministères, et qu’ils vont devoir mettre en œuvre dans leurs territoires.
La consigne leur a été donnée la semaine dernière, par une circulaire du premier ministre, et elle doit donner lieu à des « feuilles de route » mi-juin. Ce sera alors le début d’une sorte de contrôle continu, qui va s’étaler sur trois ans, avec des points d’étape tous les douze mois - exactement comme des Conseils de classe.
Quel est l’objectif qui se cache derrière cette décision ?
Depuis son élection, Emmanuel Macron a en tête de moderniser la haute-fonction publique d’État. De s’émanciper des lourdeurs administratives, de lever les verrous technocratiques… Bref de donner un coup de pied dans cette vaste fourmilière dont le fonctionnement n’a que très peu évolué depuis des décennies…
Et pour cela il entend s’inspirer du fonctionnement du secteur privé. Autrement dit de « mettre en risque » les fonctionnaires, en réinstaurant la notion de « mérite » dans ces différents corps… Cela signifie par exemple, pour ce qui concerne les préfets, que les résultats de leurs évaluations détermineront à l’avenir non seulement leurs promotions et leurs affectations… Mais aussi leurs éventuelles augmentation de salaire !
Est-ce qu’on est là dans le fameux « spoil system » qui avait été promis durant la campagne ?
On s’en approche mais ce n’est pas encore tout à fait ça. Le « spoil system », c’est une pratique venue des États-Unis, qui consiste à remplacer tous les patrons des administrations centrales par des hommes ou des femmes de confiance, qui seraient des fidèles du nouvel exécutif et qui faciliteraient la mise en place des réformes.
Et sur ce point, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Emmanuel Macron a échoué. Il a échoué d’abord parce que la France n’y était culturellement pas prête et pas habituée. Mais il a aussi échoué parce qu’il ne disposait pas du vivier nécessaire pour y parvenir. Ce qui nous ramène à son éternel problème : la faiblesse du banc de touche macroniste.
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