La troisième conférence de presse du quinquennat Hollande sera donc très certainement marquée par un commentaire sur sa vie privée. Dans le passé pourtant, François Hollande avait promis de faire la part des chose.
Avant même son élection, François Hollande avait voulu prendre le contrepied de son prédécesseur en séparant strictement vie publique et vie privée. Le changement devait aussi passer par là.
Après le tweet ravageur de Valérie Trierweiler hostile à Ségolène Royal, il avait d’ailleurs rappelé sa ligne de conduite.Le 14 juillet 2012, le chef de l’Etat répondait à Claire Chazal :
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Ca avait le mérite d’être clair
Sauf que comme ses prédécesseurs, François Hollande est resté au milieu du gué. Il n’a certes pas cédé à la pression sociale du mariage en conservant le mode du concubinage, mais il aurait dû s’affranchir de la tradition d’un binôme à l’Elysée.
En clair, pour marquer sa différence et inaugurer une ère de modernité, il aurait dû dès son arrivée à l’Elysée laisser sa vie privée aux portes du Palais. Et séparer physiquement exercice du pouvoir et espace de l’intimité. Valérie Trierweiler avait d’ailleurs souhaité conserver son métier. Une intention louable avant finalement qu’elle n’endosse les habits traditionnels d’une Première Dame -on ne le dira jamais assez, sans statut officiel.
Car seul un homme ou peut-être un jour une femme, est porté au pouvoir par les Français. Pas un couple. François Hollande n’a pas su rompre avec la tradition monarchique de la Ve République. Il a voulu profiter à sa manière de ce qu’un historien allemand avait appelé «les deux corps du Roi » : son humanité et sa sacralité. Au final, il a perdu sur les deux tableaux.
Cette clarification n’aurait pas empêché pour autant la publication des photos
Peut-être, mais François Hollande aurait eu un argument supplémentaire pour dénoncer une grave violation de sa vie privée, comme il l’a fait dès le début.
Cette après-midi, François Hollande pourra difficilement se réfugier dans le silence lorsqu’une question lui sera posée sur cette affaire. Mais aussi affligeante soit cette séquence parce qu’elle nous éloigne de l’essentiel, on peut espérer qu’elle corrige enfin un fonctionnement hors d’âge. Pourquoi pas sous cette présidence, mais plus sûrement sous la suivante. La vie privée ne peut l’être complètement que si elle est tenue à une distance totalement imperméable de l’exercice du pouvoir. Fini les premières dames ou demain, les premiers hommes. Pas de bureau, pas de fonctionnaires à leur disposition, pas de pièces jaunes ou de cause nationale à défendre. Pour adresser leurs doléances, les Français sauront bien trouver une autre boîte aux lettres. Il n’y a de place à l’Elysée que pour l’élu. Et encore une fois, François Hollande le disait très bien lui-même ce 14 juillet 2012 :
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Dommage que François n'ait pas plus écouté Hollande.
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