Après avoir raconté ses souvenirs de service militaire sur Europe 1 ; après avoir partagé ses goûts musicaux sur Radio Classique ; Édouard Philippe sera demain sur RMC, pour parler cette fois de son amour du football et des effets de la crise de la Covid sur le sport - professionnel et amateur.
L’entretien sera diffusé en direct, il sera réalisé dans les studios parisiens de la station… Mais l’ancien Premier ministre ne va pas y dire un seul mot de politique nationale pour autant !
Non, parce que depuis son départ de Matignon l’été dernier, le maire du Havre s’est fixé une ligne de conduite : il veille à se tenir à bonne distance des affaires de l’exécutif. Il observe tout mais il reste silencieux. Pas parce qu’il n’a rien à dire, loin de là, mais parce qu’il ne veut pas donner le sentiment de gêner l’action de son successeur Jean Castex, ni celle du président Emmanuel Macron.
Mais ce recul qu’il s’impose, ça ne l’empêche pas de faire de la politique, au contraire !
Édouard Philippe n’a peut-être jamais été aussi politique que depuis qu’il n’est plus chef du gouvernement. Rien que la semaine dernière, il a par exemple discrètement déjeuné avec Gérard Larcher, le très influent président LR du Sénat. Ce rendez-vous, il s’inscrit dans une longue série de rencontres avec ses anciens camarades des Républicains. À la fois les « Macron-compatibles », bien sûr, mais pas seulement.
Parce que c’est l’une des forces d’Édouard Philippe, justement. Contrairement à Emmanuel Macron : c’est un élu local, un ancien homme de parti, et il a donc des réseaux solides qu’il entretient et qu’il cultive… En attendant de peut-être les réactiver un jour pour une campagne présidentielle.
Cette campagne, ce sera celle d’Emmanuel Macron ?
C’est toute la question, parce qu’Édouard Philippe ne sait pas encore quelle stratégie adopter l’année prochaine. D’un côté, il considère qu’Emmanuel Macron lui a « rendu sa liberté » en le remerciant l’été dernier, et que le soutenir inconditionnellement ce serait lui offrir « le beurre et l’argent du beurre ». Mais de l’autre il sait ce qu’il lui doit, et il sait surtout que leurs bilans sont intimement liés.
Ajoutez à cela le fait qu’Édouard Philippe est un juppéiste. Et que faire la course en tête des personnalité politique préférées des Français, comme c’est son cas, ça le flatte, évidemment… Mais ça l’inquiète aussi un petit, parce que ça lui rappelle forcément les mauvais souvenirs liés aux déboires de son mentor en 2016.
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