Le second tour de la présidentielle n’a pas encore eu lieu qu’en coulisses beaucoup se rêvent déjà en Premier ou Première Ministre.
Par Renaud Dély
Le petit jeu des pronostics a commencé. Appelons le : « Qui veut gagner Matignon ? » Alors côté Marine Le Pen, pas de suspens. La présidente du Front National a déjà annoncé que si elle l’emporte, elle nommera Nicolas Dupont-Aignan.
Côté Emmanuel Macron en revanche, ils sont nombreux, et nombreuses, ceux qui rêvent d’atterrir à Matignon. Il faut dire que le candidat d’En Marche s’est appliqué à brouiller les pistes. Pour esquisser le portrait-robot du futur locataire du poste, il a dit à peu près tout et son contraire. Un nouveau venu ou un élu expérimenté ? Un homme ou une femme. Aux dernières nouvelles il n’hésiterait plus qu’entre deux profils :
Le fidèle Richard Ferrand, député de Bretagne et secrétaire général d’En Marche. Mais il est peut-être trop proche justement. Macron pourrait préférer se tourner vers une femme. Rappelons qu’il n’y a plus eu de femme à Matignon depuis… Edith Cresson, il y a plus de 25 ans ! Aujourd’hui, le nom de l’ancienne ministre puis PDG de la RATP et de la SNCF, Anne-Marie Idrac revient avec insistance. Chez En Marche, on susurre aussi volontiers celui de Nicole Notat, l’ancienne patronne de la CFDT.
Enfin, les frères ennemis du centrisme ne sont pas mal placés non plus. François Bayrou dont le soutien a été décisif, mais aussi Jean-Louis Borloo, sorti en trombe de sa retraite !
On a souvent présenté le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, comme le favori pour Matignon et il le reste. D’abord parce qu’en période de lutte contre le terrorisme, sa présence à Matignon serait rassurante, surtout auprès d’un chef de l’Etat novice comme Macron. Et ensuite parce que figurez-vous que le candidat d’En Marche a déjà failli l’annoncer pendant la campagne. C’était le dimanche 12 mars.
Quelques minutes avant d’entrer sur le plateau du 20 heures de TF1, Macron a appelé Le Drian pour lui dire : « Jean-Yves, je vais annoncer à la télévision que si je gagne, tu seras mon Premier ministre ! » Le Drian l’en a dissuadé. Il lui a répondu : « Ne surtout fais pas ça, tu vas te lier les mains ». Et puis, il lui a rappelé qu’il n’avait pas encore informé les élus bretons de son ralliement à venir. En fait, Le Drian n’a officialisé son soutien à Macron qu’une semaine plus tard, le 20 mars. Emmanuel Macron a donc remisé par devers lui cette annonce. Mais au fond de lui, Jean-Yves Le Drian espère qu’il n’a pas changé d’avis…
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