Les députés LREM s’apprêtent à désigner cette semaine leur président.
Ou peut-être leur présidentE
Mais plus les jours passent et plus les chances de voir une femme prendre la tête du groupe LREM à l’Assemblée s’amenuisent. C’est une constante dans le quinquennat d’Emmanuel Macron. On se pare de bonnes intentions ; on explique combien les femmes sont formidables… Et puis au moment d’en choisir une… Eh bien on finit toujours par en choisir UN.
Alors certes, cette fois il y a deux candidates, Aurore Bergé et Coralie Dubost… Mais elles sont loin d’être favorites. D’autant que pour ne rien arranger elles sont challengées par quatre hommes, dont François de Rugy. Et surtout Christophe Castaner. On a compris que l’ancien ministre de l’Intérieur avait toutes ses chances.
Quel est l'enjeu de ces élections ?
Jusqu’à présent, La République en marche a étonnamment brillé par son incapacité à incarner le macronisme. Tenez, par exemple, on nous parlait d’un « mouvement », censé se réinventer en permanence, et au final on se retrouve avec un parti majoritaire tout ce qu’il y a de plus classique : c’est-à-dire totalement transparent. Idem avec la question du renouvellement.
On nous a promis un changement des visages et des pratiques… Et résultat on se retrouve avec Jean Castex à Matignon, Richard Ferrand au perchoir, et peut-être bientôt Christophe Castaner à la tête des députés… Trois élus expérimentés, certes, mais qui ont presque toujours été du sérail. Ce qui, si on veut voir le verre à moitié plein, tombe plutôt bien, vu le nombre de chantiers qui attendent la majorité d’ici à 2022.
Le groupe est-il capable de relever les défis qui l'attendent d'ici à 2022 ?
En l’état actuel ça paraît au mieux compliqué, au pire impossible. Parce que, aujourd’hui, le groupe LREM il n’a plus rien à voir avec celui qu’il était en 2017. Le souffle de l’élection présidentielle est passé ; l’enthousiasme des débuts a totalement disparu… Et la droitisation d’Emmanuel Macron a été vécue comme une trahison par les députés. Résultat, le groupe a perdu la majorité absolue, il commence à s’éparpiller sur presque tous les bancs de l’Assemblée, il se divise en courants, et sous-courants… Bref il se perd dans de la politique avec un petit P. Un peu comme les socialistes au temps de François Hollande. Et ça, c’est une « histoire politique » dont vous connaissez déjà la fin. Elle n’est pas glorieuse.
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