

Si vous vous dites, le matin, devant votre garde robe, que vous n’avez “rien à vous mettre”, elle ne pourra pas vous aider, en revanche, elle est votre, notre meilleure amie pour savoir comment s’habiller… (Prendre un pull ou pas… Laisser le parapluie à la maison ou l’emporter)
“Amie”, c’est d’ailleurs le mot que l’on a envie d’accoler spontanément à son nom. C’est l’impression qu’elle nous laisse, depuis des décennies: Présente -chaque soir - dans notre quotidien, on pourrait presque penser que les nuages lui demandent la permission avant de passer au-dessus de nos têtes Et quand Marion Cotillard se retrouve face à elle sur un plateau télé, ça donne ça Elle a la classe, c’est sur.
Mais qu’a - t- elle dans la tête et dans le cœur ?
Extraits de l'entretien
Si vous deviez raconter l'histoire d'Evelyne Dheliat, vous commenceriez par quoi ?
Ma carrière a un peu commencé grâce à l'anglais, puisqu'à l'époque, je préparais une licence d'anglais. Après le bac et pour me faire un peu d'argent de poche, j'avais répondu à une petite information que j'avais lu je ne sais plus où. L'ORTF, à l'époque, cherchait quelqu'un pour présenter des programmes en français, en anglais, pour un congrès.
De quoi rêviez-vous dans les années 70 ?
Je n'avais pas la météo en tête. J'avais surtout en tête le journalisme. C'était quelque chose que je trouvais passionnant. Mais à l'époque, le journalisme pour une femme, c'était le magazine féminin.
C'était la cuisine la cuisine, le jardinage… Et encore, le jardinage, c'était souvent pour les hommes. À cette époque, c'était surtout la cuisine, le tricot. Ça ne m'intéressait pas tellement. Ce n'est pas ce que je voulais.
Comme une amie de la famille
Qu'est-ce-que vous leur apportez aux téléspectateurs ? Vous les rassurez, vous êtes leur maman, vous êtes leur fille ?
Un petit peu tout. C'est amusant, j'ai beaucoup de contacts avec des jeunes qui m'arrêtent dans la rue et qui me disent : "oh moi, je me souviens, quand j'étais tout petit, maman regardait la maison de TF1. Vous avez vécu avec moi." Et cette phrase revient [souvent].
Je rentre chez les gens tous les jours. Je m'adresse à eux. Je leur parle de quelque chose qui les concerne, qu'ils soient à Lille, qu'ils soient à Strasbourg, qu'ils soient au Pays Basque…
Je dis souvent que c'est pire que Tintin de 7 à 77 ans, ça traverse les générations, mais en apportant quelque chose à chaque fois et en faisant partie un peu de l'histoire de chacun.
Quel est votre rapport au temps qui passe ?
À la fin du journal de 13 heures et avant la météo, il se passe à peu près un quart d'heure, vingt minutes avec des programmes courts, de la pub, etc. On me dit : "plus que 4 minutes !" et je me dis que c'est long parce que c'est un peu le stress avant le direct et l'antenne.
Je me suis fait la réflexion pas plus tard qu'il y a deux jours, en me disant finalement, une minute, ça dépend de comment on la vit.
Comment avez-vous vécu votre maladie ? Aujourd'hui vous en parlez, ce qui n'a pas toujours été le cas.
J'en parle de façon très discrète, parce que c'est vrai que ça fait partie de ma vie personnelle, que j'ai toujours quand même fait un distinguo entre le personnel et le professionnel.
Et pour moi, parce que je pense que ça permet d'avoir un équilibre. Ça permet surtout aussi de ne pas être poursuivie par une certaine presse.
Quand on est exposé comme vous l'êtes et qu'on tombe malade, est-ce qu'il y a une part "de honte" ?
Ah non ! Je me disais : "il ne faut pas que j'embête avec les autres avec ça, chacun ses problèmes."
Est-ce que vous arrivez à regarder le ciel sans penser à la météo, sans avoir l'impression de travailler ?
Alors pas tout à fait.
Bien sûr que je regarde le ciel en me disant "chouette, il pleut, on ne s'est pas trompés !"
C'est surtout que je vis la météo. Je subissais pratiquement la météo avant de la faire. Maintenant, je sais anticiper [la météo] et je sais surtout pourquoi ça se passe comme ça et je peux expliquer les choses. Ça change vraiment la donne et la façon de voir les choses.
J'ai reçu un jour un courrier. C'était un hôtelier qui était sur la Côte d'Azur et qui m'a dit "vous comprenez, vous avez annoncé du temps exécrable pour le week-end, je n'ai eu que des annulations alors qu'il a fait très beau."
Je lui ai répondu en lui disant "oui, monsieur, mais un autre week-end, je dirai : "il fait très beau. Votre hôtel sera plein, et il fera moche."
Ma dernière question et sans doute la plus importante de toutes : y aura t-il de la neige à Noël ?
C'est évident que s'il y en a, ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de réchauffement climatique. Il ne faut pas confondre météorologie et climatologie. Donc, on peut avoir une grande période de froid et puis avoir de la neige qui tombe.
Sauf que quand il fait froid, il faut en plus qu'il y ait une perturbation qui passe, parce que s'il n'y a que du froid sec, il n'y aura pas de neige.
Programmation musicale
- You Know Im no good par Amy Winehouse (le choix d'Evelyne Dhéliat)
- Boomer par GAEL FAYE
L'équipe
- Production