

La rédactrice en chef de France Bleu Azur et le comédien, qui participe aux commémorations à Nice avec des lectures de Nietzsche et Romain Gary, sont les invités du 7/9 de d'Inter.
- Michel Boujenah Acteur, réalisateur, humoriste
Laure Debeaulieu raconte la nuit de l'attentat... Très vite, France Bleu Azur a choisi d'ouvrir son antenne à ses auditeurs : "Au-delà de l'information qu'on pouvait donner, que les gens attendaient, les semaines ont passé et on a fait un cheminement avec nos auditeurs. La ville a été très profondément impactée par ces attentats, que les Niçois aient été de près ou de loin touchés. On a souffert avec eux."
Comment rester neutre en tant que journaliste face à une telle situation ? "Au départ, il faut aller à l'essentiel, donner des infos, mettre des gens à l'abri... Et puis petit à petit, on fonctionne comme tout le monde... Ce n'est pas facile pour nous non plus. On s'est reconstruits, et les auditeurs qu'on a aidés nous ont aidés aussi."

Un double sentiment
Michel Boujenah vit tout près de Nice depuis presque trente ans. "À deux ou trois degrés, on connaît tous quelqu'un (ou quelqu'un qui connaît quelqu'un) qui a perdu quelqu'un, ou qui s'en est sorti de justesse. C'est truffé d'histoires tragiques, incroyables... C'est bouleversant. Dans ce genre de situations, les commémorations, on a un double sentiment : il y a un côté festif, les gens organisent, le président vient... Et en même temps c'est angoissant de se dire qu'on se réunit tous, à ce moment-là, pour cette chose-là. Les gens c'est toute ma vie, c'est eux que je fais rire ou pleurer. Ça ne peut que me toucher et me bouleverser."

Pour Laure Debeaulieu, les attentats ont permis aux Niçois de faire bloc : "Ça a pu fédérer, on a avancé. Est-ce que les Niçois pont changé ? Je pense que oui. Mais la vie continue, la ville de Nice est cosmopolite... Il faudra beaucoup de temps, on n'oubliera pas, ça fera partie de l'Histoire de la ville, mais ce n'est pas encore le cas pour l'instant."
"On sent que la force de la Méditerannée, c'est sa force de vie", assure Michel Boujenah. "De toutes les façons, je sais moi que les gens vont se remettre à vivre, même sans oublier."
La meilleure image que donne Nice à elle-même, c’est de se battre et de retrouver cette joie de vivre formidable. C'est important : sinon, ils ont gagné !
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