Le comté, un modèle de production en question

Production de comté à Damprichard dans le Doubs
Production de comté à Damprichard dans le Doubs ©AFP - Dominique Delfino
Production de comté à Damprichard dans le Doubs ©AFP - Dominique Delfino
Production de comté à Damprichard dans le Doubs ©AFP - Dominique Delfino
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C’est l’un des fromages préférés des Français, petits et grands. Le comté est un fromage très populaire. Mais l'intensification de sa production a des effets délétères sur l'environnement.

On le consomme à 4, 6, 18, 24 voire 36 mois d’affinage.  
Il peut être doux, fruité ou corsé.  

Le comté est le fromage AOP -appellation d’origine protégée-, le plus vendu en France.    
Il tient son nom de sa région d’origine, la Bourgogne - Franche-Comté et plus particulièrement du Doubs et du Jura.

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La filière comté jouit d’une bonne image.  
Le prix du lait y est plus élevé qu’ailleurs. 500 euros en moyenne les 1000 litres contre 350 euros pour le lait conventionnel.  Ce qui permet de rémunérer décemment les éleveurs.   

Mais victime de son succès, la production de comté a doublé ces quarante dernières années, jusqu’à atteindre 65 000 tonnes par an.  Cette intensification a des conséquences directes sur l’environnement, notamment sur l’état des rivières.   La Loue et le Doubs sont polluées par les nitrates et les phosphates. Les taux ont quadruplé en 40 ans. Ils restent sous les seuils autorisés mais les associations s'inquiètent de cette forte augmentation et de l'effet cocktail.  C'est à dire des interactions entre ces substances.  

"On a récupéré toutes les données scientifiques disponibles", explique Pierre-Marie Badot, professeur à l'Université de Bourgogne-Franche-Comté, au sein du laboratoire de chrono-environnement. Ce spécialiste des transferts de polluants dans les systèmes écologiques explique que "le plus vraisemblable c'est que ces nitrates ont une origine agricole".  
Les nitrates mais aussi les phosphates retrouvés dans les rivières franc-comtoises proviennent en partie des eaux usées rejetées par les agriculteurs.   
Ces eaux usées sont polluées par les engrais et par l’utilisation de lisier, plus problématique que le fumier pour l'environnement.  
Résultat, les algues prolifèrent dans les cours d’eau et étouffent la faune aquatique.
Dans la Loue par exemple, les poissons sont en nette diminution : ils sont entre 50 et 80% de moins que dans les années 60.  

Les producteurs de comté en ont conscience et mettent en avant leur cahier des charges strict et des pratiques en voie d’amélioration.  "Moi je suis producteur et paysan mais je suis aussi habitant de la commune", se défend Alain Mathieu, producteur de lait à Bief-des-Maisons (Jura) et président du Comité Interprofessionnel de Gestion du Comté. "Moi aussi j’ai envie de boire de l’eau qui est bonne !"   

"Le comté : un modèle de production en question", c'est un reportage de Martin Delacoux et Stéphane Beaufils.  
Réalisation Violaine Ballet, assistée de Martine Meyssonnier.  
Documentation : Sabine Bonamy.  

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