A Mayotte, femmes souriantes ©Radio France - Béatrice Dugué

Mayotte : chantier français en cours

Dimanche 26 mars 2017

A Mayotte, femmes souriantes ©Radio France - Béatrice Dugué

S’il y a bien un adjectif qui convient à l’île de Mayotte, c’est jeune. Jeune comme sa population, 17 ans et demi en moyenne. Contre 41 ans en métropole.

Mayotte est aussi un tout jeune département, dans le sens où il est le dernier né des 101 départements français. C’était il y a près de 6 ans. Mais la jeunesse, c’est bien connu, est souvent impatiente, là où le processus de départementalisation est une lente mutation. Ce mécontentement donne lieu à des secousses sociales régulières sur l’île.

Les défis pour les Mahorais sont étourdissants, tant le développement de l’île est en en retard en comparaison avec le reste du territoire. Mayotte est un minuscule territoire, plus petit que le Lac Léman, mais il est la 2ème densité de France (après l’île de France), donnant le sentiment d’un territoire au bord de l’asphyxie. Car ce confetti perdu dans l’Océan Indien étouffe sous la pression migratoire.

Chaque année, 20 000 migrants venus des Comores voisines (c’est l’équivalent de près d’un dixième de la population de l’île) font la traversée en bateau, pour venir à Mayotte, qu’ils considèrent comme un eldorado car étant français. A près de 9000 kilomètres de Paris, Mayotte s’apprête à voter elle aussi dans 4 semaines pour le premier tour de cette présidentielle. Mais le scrutin semble bien loin des préoccupations des Mahorais. Ce désintérêt ne peut s’expliquer que par le seul éloignement géographique, il faut tout autant prendre en compte un tenace sentiment d’abandon. En effet, quel autre département français aurait supporté -sans explosion sociale- la crise que vit actuellement Mayotte : une grave pénurie d’eau depuis plusieurs mois ?