Supermarchés coopératifs : l'autogestion face à la grande distribution

La Louve, dans le 18è arrondissement de Paris, est le premier supermarché coopératif de France.
La Louve, dans le 18è arrondissement de Paris, est le premier supermarché coopératif de France.  ©Radio France - Faustine Calmel
La Louve, dans le 18è arrondissement de Paris, est le premier supermarché coopératif de France. ©Radio France - Faustine Calmel
La Louve, dans le 18è arrondissement de Paris, est le premier supermarché coopératif de France. ©Radio France - Faustine Calmel
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Donner du temps libre pour manger mieux et moins cher, c’est le principe des supermarchés coopératifs. Ou comment reprendre la main non seulement sur son alimentation mais aussi sur sa distribution, en se passant des super ou hypermarchés.

Vente directe, circuits courts, agriculture raisonnée, voilà un bout de temps que le mode de consommation alimentaire est bousculé. Mais l’essor des supermarchés coopératifs vise, lui, le mode de distribution. 

Autrement dit, se passer des grandes surfaces, et de leurs marges étourdissantes : entre 13 et 27% selon les produits, affirme l’INSEE.  Ces marges, qui font la fortune des grandes surfaces, peuvent doubler sur des produits bio, alerte l’UFC Que choisir, en comparaison avec ce qui est produit en agriculture conventionnelle. 

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C'est pour en finir avec ce modèle qu'émergent les supermarchés coopératifs. Ici, les marges sont fixes sur tous les produits. 

Résultat :  deux ans après l’ouverture du premier magasin du genre - c’était à Paris en novembre 2017 - une trentaine de structures similaires a ouvert, y compris dans des villes moyennes et zones rurales, même si le modèle dominant reste l'achat en grandes surfaces (deux tiers des achats alimentaires se font encore en hyper ou supermarchés). 

Faire partie de ces supermarchés participatifs impose des règles

Le "consom'acteur" achète une part du magasin, quelques dizaines d'euros. Il en devient adhérent. Ensuite, le "coopérateur" donne de son temps libre pour faire tourner la boutique, environ 3 ou 4 heures par mois. Il peut être mis à la caisse, ou affecté au réapprovisionnement etc ... En contrepartie, il peut acheter les produits proposés en rayon ; des denrées de bonne qualité, souvent bio mais pas exclusivement. 

Les coopérateurs veulent manger mieux, pour moins cher, en valorisant les produits des agriculteurs de leur région. 

Ces supermarchés autogérés se sont inspirés du "Park Slope Food Coop", une coopérative pionnière installée à Brooklyn depuis les années 1970. Le modèle américain n'a jamais changé les règles du jeu et fait désormais des émules partout dans le monde. 

Reprendre la main sur son alimentation et sa distribution n’est pas un hobby réservé aux résidents des grands urbains, c’est devenu un enjeu de société. Pour maîtriser son alimentation, le consommateur n’hésite plus à jouer lui-même à l’épicier

« Supermarchés coopératifs : du temps libre contre un bon caddy »

Reportage de Faustine Calmel

Prise de sons : Laurent Lucas

Réalisation Sonia Leyglen assistée de Lucie Lemarchand 

Mixage : 

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