Les héros d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre

Les héros d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre
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Ce soir dans "L'amuse-bouche", Clara Dupont-Monod a le plaisir de recevoir Adélaïde de Clermont-Tonnerre pour son livre "Le dernier des nôtres", aux éditions Grasset.

Notre époque veut des héros. Regardez la politique : on attend l'homme providentiel. Prenez la religion, qui ne jure que par le Sauveur ou le Messie. Quant à l'économie, elle mise tout sur des patrons à poigne, sans scrupule, des surhommes – comme en géopolitique, avec une scène internationale qui privilégie les hommes forts, n'est ce pas, Poutine et Bachar ?

C'est ainsi : les ruines sont de formidables tapis d'éveil pour les Terminator en tout genre.

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Mais non, mais quelle erreur, sanglote la littérature. Mais notre époque n'a rien compris : un héros, ce n'est pas ça. C'est même l'exact contraire, un héros, c'est quelqu'un qui n'est pas sûr d'en être un. C'est quelqu'un habité par le doute, exactement comme il arrive au Comte de Monte Christo, d'Alexandre Dumas, de flancher, conscient d'appartenir à ces « âmes grises », pour reprendre le titre d'un roman de Philippe Claudel, ni blanc, ni noir non : gris, entre deux, et si je m'étais trompé, et qui suis-je pour, et pouvais-je faire mieux – ce n'est pas un hasard si chaque fois que Gustave Flaubert doit dépeindre des idiots, il décrit des gens bardés de certitude, fermés à la nuance.

Justement, voilà qu'un nouveau livre reprend cette ligne. Il s'appelle Le Dernier des nôtres, signé Adélaïde de Clermont Tonnerre.

Ce roman-fresque brasse les personnages mais ils ont un point commun : ce sont des braves, pas parce qu'ils ont bandé les muscles comme d'autres les convictions, mais parce qu'ils ont tenté de faire au mieux, même si parfois, ils ont échoué...

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