"Toi et moi - ce que nous construirons ensemble" & "Le portrait du lapin"

 Couvertures jeunesse "Le portrait du lapin" & "Toi et moi
 Couvertures jeunesse "Le portrait du lapin" & "Toi et moi  - Didier jeunesse / L'école des loisirs
Couvertures jeunesse "Le portrait du lapin" & "Toi et moi - Didier jeunesse / L'école des loisirs
Couvertures jeunesse "Le portrait du lapin" & "Toi et moi - Didier jeunesse / L'école des loisirs
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Un père et sa fille partagent de grands projets, et une fable sur l'art et la ruse.

"Toi et moi - ce que nous construirons ensemble", d'Oliver Jeffers

"Qu’allons-nous construire, toi et moi ?" 

Un père et sa fille se lancent dans de grands projets.  

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"D’abord, regroupons nos outils pour assembler petit à petit." 

Pour espérer que ces projets soient grands, il faut commencer par voir petit.  

"Installons une porte là où il n’y avait rien, pour la maison douillette où nous serons si bien." 

Cette maison, ce n'est autre que le symbole d'un lien indestructible : celui de la famille.  

"Fabriquons une montre car le temps est précieux. Notre avenir ensemble, nous le créons à deux."

Une fois que ces fondations sont posées, tout est imaginable. Il faut penser à se protéger :  

"Puis bâtissons un fort contre les ennemis et de grandes murailles pour étouffer leurs cris."

Sans pour autant s'enfermer :  

La forteresse est maintenant bien bâtie : pourquoi ne pas construire quelque chose pour s’aventurer hors les murs ?

"Un tunnel pour parcourir le monde, une route pour monter tout là-haut et un abri céleste pour s’endormir bientôt." 

Ils ont du temps devant eux pour que chaque projet, petit à petit, soit le ciment de leur lien.

Dans cet album métaphorique sur le lien filial entre un parent et son enfant, Oliver Jeffers libère la poésie et l'émotion de son talent. 

Si les mots sonnent aussi juste, c'est qu'ils sont ceux de l'auteur pour sa propre fille. Et si c'est un hommage personnel, le livre parlera à tous les enfants mais aussi à tous les parents, qui y verront, le temps d'une lecture, l'occasion de raconter avec pudeur tout leur amour et tout ce qu'ils espèrent pour l’avenir.

"Le portrait du lapin", d'Emmanuel Trédez & Delphine Jacquot

Une jolie fable sur l’art, la ruse, la peinture … et la séduction car Lapin reçoit une lettre d’Amérique d’une actrice, Belette, qui cherche un époux. 

Pour la séduire il se dit : "Tiens si quelqu’un peignait mon portrait ?!" ; et il cherche alors un peintre qui va le représenter.  

Lapin est riche mais ne connait rien à l’art. Alors, il demande conseil à son ami Cochon.

Lapin se fait déposer en taxi à la galerie d’Ane où se presse le tout-Paris.

Dans ce monde d'initiés, il se sent perdu. 

"Il croit reconnaître sur une peinture, une pipe. A en croire le titre, ce n’est pas si sûr !"

Il a l’impression d’être le dernier des crétins, vraiment il ne comprend rien à l’art contemporain.

Puis, il rencontre Maître Renard … 

"Pour le portrait, ce sera 20 000 dollars." 

Il se fait peindre nu avec son chapeau, échappant ainsi à d’autres idées joyeusement saugrenues.  

Voulant voir son œuvre, Lapin se fait mener en bateau par Renard. Ce dernier finit par le dévoiler : 

"Tout est blanc ! Il ne voit pas le moindre lapin à l’horizon. Il ne sait pas quoi dire. Il ne dit rien." 

Ses amis courtisans trouvent le tableau très réussi. Lapin se sent rassuré, ce portrait devrait plaire à ma fiancée.

Or, Belette le recevant est perspicace :

"Ce tableau ne vaut pas un pet de lapin mon ami. Ou vous vous moquez de moi ou on s’est moqué de vous. Dans les deux cas, je ne vous prendrai pas pour époux." 

C’est donc une fable pleine d’humour et de second degré sur le monde de l’art, son snobisme, la servilité devant les puissants, l’ignorance et le règne du paraître.

Delphine Jacquot est une artiste généreuse avec plein de références à Picasso, Duchamp, Miro, Magritte, Hokusaï, Monet, Malevitch, Mondrian ce qui fait de cet album un cabinet de curiosités, et qui aiguise le sens critique des enfants avec humour.