

Stéphane Hessel reçoit Vincent Josse chez lui en janvier 2010, quelques mois avant la parution de son livre "Indignez-vous". Il parle de sa passion pour la poésie, récite des poèmes et rend hommage à l'héritage culturel et moral de ses parents.
- Stéphane Hessel écrivain, diplomate, ancien résistant (1917-2013)
Stéphane Hessel est mort le 27 février 2013, laissant derrière lui le souvenir d’un militant. Militant de la paix, cet ancien résistant, déporté à Buchenwald, ancien diplomate et ambassadeur, s’impliquait souvent dans la cité : dans la défense de la nature à travers un engagement auprès des écologistes, dans le conflit israélo palestinien, rêvant que les deux parties réussissent à s’entendre. Il militait aussi pour la poésie. Il connaissait des dizaines de poèmes par cœur, en français, en anglais, en allemand, lui le natif de Berlin naturalisé français à l’âge de 8 ans.
En janvier 2010, dans son salon, chez lui à Paris, quelques mois avant la sortie et le succès du petit livre "Indignez-vous", (plus de 4 millions d’exemplaires vendus), Stéphane hessel avait confié son amour de la poésie et de la langue, un amour pas intellectuel ni cérébral porté aux poètes mais qui s’inscrivait pleinement dans la vie…
Devant sa bibliothèque, Stéphane Hessel évoque les quelques livres de philosophie qu'ils possèdent, dont ceux de Merleau-Ponty : "Il a été mon caïman à l'école normale, mais je ne les lis plus parce que c'est trop calé pour moi. J'ai perdu la trace de l'apprentissage réel de la philosophie et je me confine maintenant à la lecture des poèmes. J'ai donc là, vous voyez ici pratiquement, que de la poésie."
La poésie qui était présente au quotidien dans la vie de Stéphane Hessel, depuis toujours. Adolescent, il connaissait déjà des poèmes par cœur, et ce en trois langues français, anglais, allemand, puisque, rappelons le, il était né allemenad à Berlin : "J'ai commencé par un peu de poésie allemande. Mais ma mère, qui était comme moi trilingue, a commencé par me faire apprendre un poème d'Edgar Poe que j'ai appris par cœur, je crois à l'âge de six ou sept ans, sans comprendre le sens, mais en comprenant le rythme et la sonorité. Et c'est depuis ce temps que mon apprentissage de la poésie se tourne davantage vers le son et donc vers la récitation. On peut lire de la poésie, c'est merveilleux quand elle est belle, mais ce n'est pas du tout la même chose. La réciter, ça donne vraiment une émotion poétique. Je crois que le sens même du poétique, c'est que c'est un son et un son avec son sens, mais un son que la récitation permet de rendre communicable aux autres."
Ecoutez la suite et plongez dans la bibliothèque de Stéphane Hessel.
L'équipe
- Production
- Collaboration
- Réalisation