Bercy pour tout

France Inter
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Dernière visite à Bercy, hier. Une sorte de mini-tournée d’adieux (toute personnelle) au 7ème étage du ministère, celui des conférences de presse (à gauche, en sortant de l’ascenseur) et des déjeuners (à droite). Hier matin, on a tourné à gauche, pour rejoindre Michel Sapin qui commentait (pour une poignée de journalistes) les derniers événements du dossier grec. Son souhait: qu'Alexis Tsipras transforme les 61% du "non" au référendum de dimanche, en plébiscite, en "blanc-seing" devant lui permettre d'accepter, enfin, les réformes demandées par ses créanciers, et qu'il refusait jusqu'ici. On pourrait appeler ça, l'art (français) de retourner la question. C’est ça ou le "Grexit", désormais agité par les Officiels européens, Jean-Claude Juncker en tête, pour convaincre les Grecs qu’ils n’ont plus le choix. Leur réponse dans la journée. Michel Sapin s’en va. On avale une viennoiserie, et débarque le cabinet de Christian Eckert pour un autre briefing (ainsi va la vie du journaliste économique). Cette fois-ci, il s'agit des premiers éléments du Budget 2016, le volet dépense des ministères. Après toutes ces années, on se perd encore entre les "dépenses sous norme en valeur" et les économies "hors norme de dépense". Ma voisine est dans le même état. On retient, au final, un "effort total" supplémentaire, d'1,2 milliards d'euros, l'année prochaine. Côté emplois, pour la première fois du quinquennat, les effectifs de la fonction publique, globalement, repartent à la hausse: +8 300 postes en 2016, conséquence, des mesures post-Charlie: recrutements massifs, dans l'armée. Ailleurs, souvent, les effectifs continueront de baisser. Les négociations avec les ministres, comment se sont-elles déroulées? "Il y a eu moins de théâtre que d’habitude", jure un Conseiller. C'est en quittant les lieux qu'on reçoit, par sms, des nouvelles de "l'autre" ministre de Bercy. Au Parlement, l'examen de la "loi Macron" s'achève. 3ème et dernière lecture, cet après-midi, à l'Assemblée. "Ce sera rapide, cette fois-ci" anticipe son cabinet, toujours le nez sur ses compteurs: "450 heures débats au total, plus de 9 600 amendements déposés, et 2 300 adoptés". Pour les mesures les plus emblématiques, le ministère de l'Economie promet d'aller vite. Les décrêts d'application sont déjà prêts, explique l'entourage d'Emmanuel Macron. Pour lancer les autocars sur les routes de France. Et étendre le travail du dimanche. Rien ne s'arrête, tout continue.

Raccroche. Microsoft a totalement raté le rachat de Nokia, l'année dernière. Et le géant américain en a pris acte, hier, en passant ce qu'on appelle une dépréciation d'actifs dans ses comptes. Une perte comptable de 7,6 millards de dollars, soit presque 90% de la somme que Microsoft a déboursé, l'année dernière, pour racheter Nokia. Le pari est raté: la part de marché mondiale de Microsoft/Nokia plafonne toujours à 3%, Apple et Samsung dominent le secteur. Hier, Microsoft, a également annoncé 7 800 suppressions de postes. Après, déjà, 18 mille licenciements l'an dernier.

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