Drôle de vote, en début d'après-midi tout à l'heure, à l'Assemblée nationale. Les députés doivent se prononcer sur le projet de Loi de financement de la Sécurité Sociale, pour l'année prochaine. Sans surprise, l'UMP et l'UDI voteront contre. Les élus du Front de gauche s'opposeront également. Les députés socialistes, eux... sont appelés à voter en faveur de ce texte devenu, pourtant, caduc depuis ce week-end et le recul gouvernemental sur la fiscalité de l'épargne. C'est la bizzarerie de cette journée: la mécanique parlementaire est telle que le revirement éclair du gouvernement sur les PEA, PEL ou l'épargne salariée n'a pas pu encore être inscrit, formellement, dans le projet. Il le sera lors de l'examen du texte au Sénat. Ou lors de son retour à l'Assemblée, plus tard, en 2ème lecture. Tout à l'heure, les députés PS devront, donc, voter une mesure qu'ils savent condamnée. Soyons honnête, c'est déjà arrivé dans l'histoire du Parlement... mais voilà qui va rajouter un peu au malaise dans les rangs socialistes. Des élus un peu sonnés. Amers. Et qui cherchaient, hier, les raisons et les responsables de cette situation. Sur son blog, le rapporteur général du Budget, le Socialiste Christian Eckert, regrette ainsi que le débat budgétaire soit devenu, à ce point, "irrationnel". Si "passionnel". Pour lui, les élus de la majorité hésitent, du coup face à cette hypersensibilité, à expliquer les mesures proposées, "même les plus justes" écrit-il. L'opposition en profite "se régale, caricature, soufle sur les braises, attise les peurs". Les journalistes, eux (grosso modo) pataugent. "Tout cela est de notre faute" poursuit le député PS, "nous n'avons pas été bons, depuis 18 mois sur les messages envoyés à nos concitoyens". D'autres, au sein du groupe PS, tentent également de comprendre pourquoi et comment est arrivé ce nouveau couac. Si le ministre Cazeneuve est épargné, les hauts fonctionnaires de Bercy, cible facile, sont décriés."Ils inventent des "bouts de trucs", des mesures de plus en plus complexes et subtiles pour trouver de l'argent, et c'est cette accumulation qui, aujourd'hui, est devenue insupportable" dit un député socialiste. Un autre démonte mécaniquement l'épisode: la rupture de confiance avec les épargnants qu'induisait la mesure (un tabou qu'il ne fallait toucher), une mesure complexe qu'on ne pouvait pas expliquer, les représentants des assureurs, qui quand ils ont été consultés sur la mesure, n'ont pas dit leur opposition. "La mesure sur l'épargne était bonne", conclut-il mais c'est comme ça, on n'a pas pu l'imposer. Un dernier Socialiste ajoute: "en politique, il y a le texte et le contexte. C'est politiquement qu'on a échoué".
Divorce. EDF et Véolia se séparent. La brouille durait depuis presque 2 ans entre ces 2 groupes qu'Henri Proglio a, un temps, dirigé simultanément. Hier, leurs Conseils d'admnistration respectifs ont validé les termes de cette séparation, autrement dit, ont fixe les conditions de la garde des enfants, en l'occurence, les 50 mille salariés de leur filiale commune, Dalkia, spécialisée dans les services à l'énergie. Le partage est simple: EDF va reprendre les activités françaises de Dalkia, et Véolia, l'international.Ralentissement de la hausse. Finie la "supercroissance" de ces derniers années pour le luxe. Selon une étude publiée hier, le marché mondial du luxe ne progressera, cette année, que de 2%. On était à +10, en 2012. La crise persiste en Europe, et la Chine ralentit. Seule la zone "Amériques" se montre, franchement, dynamique, pour ce secteur.
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