Hier soir, un petit actionnaire du groupe hotelier Accor ne s'était toujours pas remis de la nouvelle: l'éviction du PDG de l'entreprise, Denis Hennequin. Mardi soir, il a été débarqué par son Conseil d'administration, poussé dehors. "Des méthodes de "voyous", de "bandits" lâche ce petit porteur, dégoûté. "Denis Hennequin a été débarqué, 2 jours avant l'Assemblée générale des actionnaires d'Accor (elle est convoquée, ce matin à Paris), c'est du jamais vu! C'est inadmissible", dit-il. Un appel à boycotter la réunion a, du coup, été lancé. Du côté des syndicats de chez Accor, même énervement, doublé d'inquiètude: "je n'ai pas l'habitude d'être du côté des patrons, lâche le chef de file Force ouvrière de l'entreprise, mais là, on est en train de bousiller un groupe qui fonctionne, l'un des fleurons français!". Une manifestation de salariés est annoncée, devant l'Assemblée générale, tout à l'heure. Comme un arrêt de travail "symbolique", de quelques minutes. Accor vit une nouvelle crise de management, de "gouvernance" avec ce 3ème limogeage à la tête du groupe, en 8 ans (Jean-Marc Espalioux en 2006, Gilles Pélisson en 2010, et donc Denis Hennequin, avant hier). "Le groupe a 2 spécialités", dit une bonne blague, "remplir les chambres d'hôtel et vider ses PDG". Il faut rajouter à ce tableau, les crises à répétition au sein du Conseil d'administration. A chaque fois, ou presque, c'est l'omniprésence de 2 actionnaires, Colony Capital et Eurazéo, qui agace et effraie. "Avec 30% des droits de vote, ils font la Loi". Et ce sont bien eux qui ont eu la tête du PDG, Denis Hennequin mardi soir. Pour le débarquer, ils n'ont pas dénoncé sa stratégie (c'est bien celle qu'ils souhaitent: privilégier les franchises plutôt que la gestion directe des hôtels, moins rentable) mais plutôt le rythme de réformes. Denis Hennequin qu'ils sont allés chercher chez MacDonald's les a déçu, semble-t-il. "C'était un bon patron Europe de MacDo mais dans une multinationale, qui en fait, décide de tout. A la tête d'Accor, il n'avait pas la carrure", entend-on maintenant. Notamment il n'a pas assez pris à bras-le-corps la question essentielle d'Internet, et de la fidélisation des clients. En face, on dénonce plutôt la vision financière et court-termiste des 2 actionnaires, déçus par un cours de bourse déprimé. L'AG, ce matin, pourrait être mouvementée.
Dormir. Pierre Moscovici ne dort pas pendant les réunions, à Bruxelles. C'est une histoire qui agace le ministre de l'Economie. Elle a été racontée par le journal Le Monde, il y a quelques jours, puis par une agence de presse plus récemment. Pierre Moscovici, le mois dernier, au cours d'une longue réunion de l'Eurogroupe au sujet de Chypre, se serait assoupi, quelques instants. Selon les versions qui circulent, Christine Lagarde, la patronne du FMI, serait allée le réveiller, ou aurait ironiser sur "la voix de la France qu'on entend plus". Hier, au cours d'une conférence de presse à Bercy, et sur Twitter, Pierre Moscovici s'est fâché: "inventer une histoire, puis la romancer à partir d'une fausse information jamais vérifiée pour dénigrer un pays, c'est ça le french bashing" a écrit le ministre de l'Economie.Baisser. La bourse toujours dopée par la perspective d'une prochaine baisse des taux d'intérêt de la Banque Centrale Européenne. +1,58% , hier, à Paris.
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