Hier, Pierre Gattaz n'avait pas d'autres choix que de saluer les propositions de François Hollande: "c'est un discours qui va dans le bons sens" a dit le président du Medef, qui avait décalé à hier matin (mercredi) sa traditionnelle conférence de presse mensuelle, normalement organisée le mardi, le but étant précisément de réagir à l'intervention présidentielle. Une intervention qui a, donc, satisfait le patronat (la CGPME, aussi, a salué l'initiative), mais qui le place, maintenant, devant un choix qui pourrait s'avérer plus compliqué que prévu. Pour résumer: François Hollande, mardi, a proposé, aux patrons, 30 milliards d'allégements de charges, à horizon 2017, l'équivalent des cotisations famille payées par les employeurs. Mais le Chef de l'Etat, questionné par les journalistes, a précisé par la suite, que les modalités de cet allègement restaient à négocier. Soit effectivement, il s'agira de supprimer, totalement, cette ligne sur les feuilles de paie (le côté qu'on ne regarde jamais, nous salariés: la colonne des cotisations patronales) -ça a le mérite de la simplicité-, soit il s'agira d'inventer un "mix" (beaucoup plus complexe) comprenant le maintien du CICE, le Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi actuel, et un allégement de charges. Spontanément mardi, en entendant le Président de la République, on s'est dit que les patrons n'allaient pas hésité très longuement: "cotisations famille, je vous hais", c'est un cri que poussent depuis des années les employeurs qui estiment qu'ils n'ont pas à contribuer à la politique familiale (même si d'une certaine manière, elle les aide indirectement en facilitant la vie de leur salariés). La fin des cotisations "famille", c'est une vielle revendication patronale, et les gouvernements tournent autour de cette idée depuis des années: la CSG de Michel Rocard a constitué un premier allègement. La TVA sociale de Nicolas Sarkozy visait, aussi, à les réduire. Mais les supprimer totalement présente aussi des inconvénients: la mesure, par exemple, sera moins favorable aux bas salaires, et puis des secteurs bénéficiant aujourd'hui à plein du CICE seraient perdants. Autre inconvénient: une baisse, simple et généralisée, des charges aurait pour effet immédiat de relever les bénéfices des entreprises qui paieraient, du coup, plus d'impôt. L'Etat reprendrait d'une main, ce qu'il donne de l'autre. Les Echos, ce matin, affime cela dit qu'une baisse de l'impot sur les sociétés serait aussi envisagée. Bref, et c'est souvent le cas quand on parle fiscalité, ce qui semble simple n'est pas toujours ce qui est le plus efficace. Garder le CICE, que le patronat, pourtant, a tant décrié pour sa compléxité, pourrait être, finalement, une option intéressante.
Inquiètude . Discours, cette nuit à Washington, de sa Directrice générale, Christine Lagarde. Elle voit poindre la reprise, une croissance mondiale qui restera, toutefois, inférieure à 4%. Mais, et c'est la première personnalité d'un tel rang à le faire, la patronne du FMI a dit, hier soir, s'inquièter des menaces de déflation qui pèsent, désormais, sur les pays industrialisés: Etats-Unis, Europe... un risque qui pourrait s'avérer "désastreux", dit-elle. On pense, évidemment, à un scénario "à la japonaise": plus de 10 ans d'un cycle infernal de baisse de prix.Faillites. Plus de 63 mille faillites d'entreprises, l'année dernière en France. Chiffre publié par les Echos, ce matin. On est tout proche du niveau de 2009, c'est-à-dire au pire moment de la crise financière. Mais en 2013, ces défaillances ont concerné pluss d'emplois encore, et touché surtout des PME et TPE.
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