La fronde inédite des députés socialistes, reçus, hier, à Matignon par Manuel Valls, l'un de ses meneurs la minimisait, hier. "Oui, c'est assez rare que des députés contestent de cette façon les choix du gouvernement qu'ils soutiennent mais n'oubliez pas le contexte: lui aussi, est tout à fait inédit". D'abord, il y a l'ampleur du plan (50 milliards). Ensuite, dit-il, il y a le moment politique: c'est un gouvernement tout neuf, avec un nouveau Premier ministre à sa tête, qui doit dévoiler et assumer des décisions préparées et prises par l'équipe précédente. Enfin, ajoute-t-il, dernière nouveauté de taille: tout ça se fait sous une pression de Bruxelles très forte, plus forte que par le passé en raison des nouvelles contraintes budgétaires adoptées pendant la crise de la zone euro. Désormais, par exemple: il faut faire valider ses prévisions de croissance par un organisme. Le Haut Conseil des Finances Publiques a ainsi rendu, cette nuit, son avis sur le programme de stabilité, qui sera adopté, tout à l'heure, en Conseil des ministres. Même pas dévoilés publiquement, les prévisions de croissance et le scénario macroéconomique, retenus par le gouvernement, sont, donc, déjà disséqués, commentés, critiqués par un organisme officiel. De fait, celui-ci n'allume aucun "feu rouge", mais joue sur les nuances. La prévision de croissance, retenue par cette année (1%), est ainsi jugée "réaliste. Sans risque baissier majeur". Celle pour l'année prochaine (1,7%) est, en revanche considérée comme "optimiste, mais pas hors d'atteinte". Elle "repose toutefois sur la réalisation simultanée de plusieurs hypothèses favorables", écrit le Haut Conseil qui traduit: ce scénario suppose à la fois un "regain de confiance" des ménages, et un "impact rapide" des mesures annoncées en faveur des entreprises (le Pacte de responsabilité). Il semble en douter, en fait parce que le gouvernement parie un peu trop, selon lui, sur la reprise économique mondiale, et sur les effets de la baisse de charges (nos concurrents faisant de même, la compétititivité de nos entreprises ne va pas, forcément, s'améliorer aussi nettement qu'espéré). Enfin, et surtout, le Conseil ne suit pas vraiment le gouvenement qui pense que l'effet forcément négatif sur la croissance des économies qui vont être engagées sera rapidemment compensé par les effets, positifs ceux-là, de sa politique pro-entreprises. Le Haut Conseil exprime, sur ce point, une réserve très claire: notamment parce que les économies vont être concentrées sur le début de la période, autrement dit, dès l'année prochaine, plutôt que sur la fin. Politiquement, c'est malin: ce sera moins douloureux en 2016 et surtout en 2017, année de la Présidentielle. Mais économiquement, ça fait peser un risque sur la croissance, à court terme.
MacSoucis. Mac Donald's en difficulté: la chaîne américaine de restauration rapide a présenté, hier, des résultats trimestriels décevants. Bénéfice en baisse (de 5%), mais surtout recul des ventes, aux Etats-Unis! La faute à un hiver très froid, qui a maintenu les consommateurs chez eux, explique MacDo. En fait, la chaîne se voit de plus en plus concurrencée sur le marché américain du petit-déjeuner. "Pourtant, affirme le patron de Mac Donald's, c'est le moment où nous cuisinons vraiment: nous cassons nos oeufs, faisons griller des saucisses et toastons nos muffins". Contrairement aux Etats-Unis, les ventes de MacDo en France progressent toujours.Mon Trésor. Le Directeur du Trésor, sur le départ. Ramon Fernandez devrait prendre, prochainement, la direction financière d'Orange, croit savoir le Wall Street Journal. A Bercy, on confirme son prochain départ.
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